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L’armée de l’air de la junte birmane a bombardé une école, lundi 12 mai, tuant plus de vingt personnes, selon des témoins, malgré le cessez-le-feu humanitaire en vigueur à la suite d’un tremblement de terre dévastateur. La frappe a atteint vers 10 heures (5 h 30 à Paris) une école d’Oe Htein Kwin, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de l’épicentre du séisme de magnitude 7,7 qui avait fait près de 3 800 morts le 28 mars, ont précisé des habitants.

« Pour l’instant, vingt-deux personnes – vingt enfants et deux enseignants – ont été tuées, a déclaré une enseignante de 34 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom. Nous avons tenté de disperser les enfants, mais l’avion était trop rapide et a largué ses bombes. » Un responsable éducatif de la région de Sagaing a donné le même bilan.

Le bâtiment vert de l’école est dévasté, son toit métallique abîmé et ses murs en brique sont éventrés par de grands trous. Plus d’une dizaine de sacs à dos abandonnés étaient empilés devant un poteau à l’extérieur arborant le drapeau de la Birmanie. Les parents creusaient de petites tombes dans la terre dure pour inhumer les corps de leurs enfants enveloppés dans des linceuls.

Le service d’information de la junte a affirmé que les informations sur la frappe étaient « des nouvelles fabriquées ». « Il n’y a pas eu de frappe aérienne ni de cibles non militaires », a-t-il déclaré dans un communiqué.

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Bombardements malgré le cessez-le-feu

La Birmanie est ravagée par une guerre civile depuis le coup d’Etat qui a permis à la junte de s’emparer du pouvoir en 2021. Les militaires sont confrontés à des adversaires issus de minorités ethniques et du mouvement prodémocratie. A la suite du séisme, un cessez-le-feu a été instauré du 6 au 30 mai afin de « poursuivre les efforts de reconstruction et de réhabilitation », selon le gouvernement militaire. Mais la trêve n’a pas empêché la junte de conduire des frappes aériennes ni ses adversaires de mener des attaques.

Des dizaines de milliers d’habitants vivent encore dehors après le séisme qui a détruit ou fortement endommagé leur habitation, avec la perspective de devoir affronter la saison des moussons qui commence dans les prochaines semaines.

« Les besoins sont immenses », a déclaré lundi à l’Agence France-Presse Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Ma crainte est que le temps ne soit pas de notre côté », a-t-il ajouté.

Les Nations unies et des observateurs indépendants affirment que la junte a poursuivi les bombardements aériens malgré la trêve. La semaine dernière, l’ONU a précisé que, depuis le tremblement de terre, plus de 200 civils avaient été tués dans au moins 243 attaques militaires, dont 171 frappes aériennes.

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Dans leur proclamation du cessez-le-feu, les militaires avaient averti qu’ils prendraient « les mesures défensives nécessaires » s’ils étaient attaqués par leurs adversaires. De nombreux groupes ethniques armés ou opposés à la junte ont promis de suspendre les hostilités. Mais au cours de la trêve, des habitants de l’est de la Birmanie ont dit avoir été déplacés au moment où des forces antijunte assiégeaient des villes contrôlées par la junte sur une importante route commerciale vers la Thaïlande.

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Le Monde avec AFP

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