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Histoires Web mercredi, juillet 16
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Déception, amertume, incompréhension : ce sont quelques-uns des sentiments exprimés par ceux qui se font appeler « les survivants », victimes des abus commis par des membres de l’Eglise catholique belge. « En réalité, attendait-on quelque chose ? », interroge, désabusé, Jean-Marc Turine, l’un de ceux qui ont rencontré, vendredi 11 juillet, deux évêques, le Colombien Luis Manuel Ali Herrera et l’Italien Stefano Simone Mattei, membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, créée en 2014 par le pape François. En voyage en Belgique en septembre 2024, le prédécesseur de Léon XIV, avait rencontré quinze des quelque deux mille victimes recensées dans le royaume et leur avait promis de donner une suite à leurs doléances.

A l’issue de leur brève rencontre avec les deux émissaires de Rome, les personnes concernées ont estimé avoir été écoutées mais pas entendues. Elles se demandaient également si le rapport qui sera remis au pape aura le moindre effet, comme les deux dignitaires romains leur auraient indiqué que le clergé belge ne peut être en aucune manière contraint par le Vatican d’agir en leur faveur. La promesse d’une éventuelle rencontre avec le pape semble, elle aussi, improbable, à court terme du moins.

En septembre 2024, François avait reçu, avant son arrivée à Bruxelles, une lettre signée par plusieurs « survivants ». Elle l’invitait à faire ouvrir les archives de l’Eglise, à mettre en place de réels outils de prévention et, surtout, à reconnaître leurs souffrances. Ce que n’avait pas fait le primat de Belgique, Godfried Danneels, quand il fut informé d’un cas précis, en 1993. Le comportement déviant de Roger Vangheluwe, l’évêque de Bruges, agresseur multirécidiviste de ses deux neveux, lui avait été rapporté. Mgr Vangheluwe n’a toutefois démissionné qu’en 2010 et il n’a été renvoyé de l’état clérical qu’en 2024. Il n’a pas été condamné, les faits ayant été jugés prescrits. Une enquête judiciaire démarrée en 2010 n’a jamais eu de conclusion.

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