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Il y a des années qu’ils protestaient en vain, contre le délabrement de l’appareil judiciaire, mais depuis une mobilisation qui a eu lieu le 20 mars devant les bureaux de la ministre de la justice, les magistrats belges déclarent ouvertement la guerre au gouvernement fédéral dirigé par le nationaliste flamand Bart De Wever. Le compromis gouvernemental du 12 février comporte notamment un projet de réformes des retraites qu’entend appliquer intégralement le ministre Jan Jambon, membre, comme le premier ministre, de l’Alliance néoflamande. Sa décision de raboter les retraites du monde judiciaire aura été « la goutte qui a fait déborder le vase, explique Manuela Candelli, juge à Namur et membre de l’Association syndicale des magistrats. Nous avons des scrupules à nous battre sur un tel sujet mais au bout du bout de l’insulte qui nous est faite, il n’y avait pas d’autres solutions ».

Selon les juges et procureurs, la réforme pourrait entraîner une réduction de 30 % à 40 % de leur retraite, ce que conteste le ministre Jambon sans toutefois avancer sa propre estimation. Le retrait de son projet n’est pas, et de loin, la seule revendication d’un mouvement qui réunit pour la première fois toute la profession. Les magistrats dénoncent pêle-mêle un manque d’effectifs jamais résolu – dans certains arrondissements judiciaires il atteint 40 % –, le délabrement de nombreux bâtiments, les lacunes d’un système informatique obsolète. Et des budgets insuffisants qui font que les experts et les traducteurs sont payés avec des mois de retard tandis que les places dans les services psychiatriques ou d’accueil pour les jeunes délinquants font défaut.

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