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Après un séjour de quelques heures au Luxembourg, le pape François doit arriver à Bruxelles, jeudi 26 septembre au soir, pour une visite intitulée « En route avec espérance » qui s’achèvera, dimanche matin, par une messe au stade Roi-Baudouin. Initialement destiné à célébrer le 600e anniversaire de l’Université catholique de Louvain, scindée depuis 1968 en une aile néerlandophone et une francophone à la suite d’une révolte des étudiants nationalistes flamands, ce voyage apostolique est très attendu par les victimes d’agressions sexuelles au sein de l’Eglise catholique belge.

Le 5 septembre, plusieurs d’entre elles ont adressé une lettre au pape, l’invitant à reconnaître leur souffrance, à mettre en place des outils de prévention et à faire ouvrir les archives de l’Eglise. Une rencontre entre François et quinze victimes est prévue vendredi, en un endroit tenu secret afin de permettre, selon les autorités vaticanes, « un échange authentique ». La Conférence des évêques de Belgique se montre très discrète sur le sujet, notamment quant au mode de sélection des participants, qui ont été réunis, samedi 21 septembre, pour préparer le rendez-vous.

D’autres hommes et femmes ayant subi des abus devraient être présents, vendredi matin, lors d’une réception du pape au palais royal de Laeken, ainsi que des victimes d’adoptions forcées. En décembre 2023, la presse flamande avait révélé qu’au moins trente mille bébés, mis au monde par des jeunes femmes célibataires que leurs parents avaient envoyées dans des institutions religieuses – dans le département français du Nord, notamment – pour qu’elles y accouchent, avaient été enlevés de force et vendus à des parents adoptants. Ce scandale a duré de l’après-guerre jusqu’au début des années 1980.

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Fondateur, il y a plus de trente ans, du groupe Droits humains dans l’Eglise, le prêtre flamand Rik Devillé se montre très critique et déplore le secret qui entoure l’entrevue de vendredi soir et le fait que des victimes seront, selon lui, « à nouveau enfermées dans leur rôle passé ». « Le pape connaît déjà tous ces dossiers. Il serait bon qu’il punisse plutôt les auteurs et qu’il prenne les plaintes au sérieux », estime le prêtre, désormais retraité.

Eviter une enquête judiciaire

Parmi les absents figurera Joël Devillet, qui fut l’un des premiers à attirer l’attention sur la question des violences sexuelles dans l’Eglise quand il a publié, en 2009, un livre révélant qu’il avait, dans sa jeunesse, été violé par le prêtre de sa paroisse, à Aubange, dans la province de Luxembourg. Il avait aussi expliqué que les autorités ecclésiastiques avaient tout fait pour éviter une enquête judiciaire et comment l’évêque de Namur et futur primat de Belgique, André-Joseph Léonard, n’avait pas réagi aux informations qui lui étaient parvenues sur le sort du jeune garçon, dont l’agresseur a, ensuite, récidivé dans une autre paroisse.

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