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Favori des sondages depuis des mois, Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite), a décidé de faire campagne pour les élections législatives autrichiennes organisées dimanche 29 septembre en fuyant la plupart des demandes d’interview de médias établis. En revanche, il a parlé le 14 septembre pendant près d’une heure sur la WebTV complotiste AUF1. Fondée pendant la pandémie de Covid-19 par un militant proche des milieux identitaires, cette chaîne établie à Linz est devenue un influent réceptacle dans tout l’espace germanophone des thèses antivax, prorusses ou anti-immigration les plus radicales.

Interrogé par un présentateur obséquieux sur son soutien aux « ONG patriotiques », le très radical chef de l’extrême droite autrichienne, âgé de 55 ans, a défendu devant les caméras le rôle « de cette société civile » pour « libérer [le pays] de la domination du cartel des élites autoproclamées ». Même s’il n’a pas directement nommé le mouvement identitaire, il est évident que M. Kickl, crédité d’environ 27 % des voix dans les sondages, a cherché à envoyer de nouveau un signal aux adeptes de la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement » : en cas de victoire, ils pourront compter sur lui. Depuis des mois, leur chef de file, Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche, fait d’ailleurs ouvertement campagne pour le FPÖ sur les réseaux sociaux.

Transformer le pays en « forteresse »

Dans son programme, M. Kickl reprend ouvertement le vocabulaire très particulier de ce dernier, assurant vouloir transformer son petit pays de neuf millions d’habitants en « forteresse », où « le droit d’asile sera stoppé ». Il prône aussi la « remigration », afin de rendre à l’Autriche « l’homogénéité de son peuple ». Poussé à préciser ses intentions, M. Kickl a notamment évoqué l’idée de retirer la nationalité à tout naturalisé « qui s’attaque à nos valeurs », mais certains de ses candidats ont été jusqu’à évoquer la « remigration » (soit le retour dans leur pays d’origine) des « écoliers qui manquent de respect » à leurs professeurs, ou même des simples « racailles ».

Une affichette portant l’inscription « Tout Vienne hait le FPÖ » est collée sur une affiche de campagne du principal candidat du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) aux législatives du 29 septembre, Herbert Kickl, à Vienne, le 23 septembre 2024.

Cette proximité vient de loin. En 2021, deux jours seulement après son accession à la tête du FPÖ, M. Kickl avait annoncé qu’il autoriserait les identitaires à y adhérer, contrairement à la politique de ses prédécesseurs et à celle de ses alliés français du Rassemblement national, qui se tiennent à distance du sulfureux mouvement. Les identitaires sont une « simple ONG de droite » dont « le projet est intéressant et digne d’être soutenu », a toujours défendu ce petit brun à lunettes, qui, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, entre 2017 et 2019, avait fait pression sur les services de renseignement autrichiens pour qu’ils arrêtent de surveiller leurs activités.

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