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Avant de sortir, Robert Habeck a pris le temps de se changer. Le candidat des Verts allemands à la chancellerie, qui est depuis 2021 vice-chancelier et ministre de l’économie et de la protection du climat, a quitté son costume de ville pour enfiler un gros pull et des souliers étanches. Pour son premier rendez-vous de campagne, il est à Reussenköge, à un point d’observation des oiseaux sur la mer des Wadden, dans le Schleswig-Holstein, au sein d’un parc naturel classé au Patrimoine mondial par l’Unesco, balayé ce matin de janvier par de violentes bourrasques. Robert Habeck semble ravi de conduire les journalistes frigorifiés à travers les vasières. « Quand il était ministre de l’agriculture et de l’environnement du Land [2012-2018], on l’appelait le “ministre dehors” [Draussenminister], car tous ses rendez-vous étaient en extérieur », souffle la correspondante d’une télévision locale. « L’expérience esthétique de ce paysage amphibie, les jeux de lumière, le bruit du vent, tout cela ouvre le cœur », poétise le ministre, entouré de permanents de l’association WWF, qui veillent sur la faune exceptionnelle du lieu.

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Evidemment, il n’est pas seulement question d’oiseaux sauvages, ce jour-là. Mais beaucoup de lui, dont le lancement de campagne est soigneusement mis en scène : le candidat de 55 ans, admirateur de Barack Obama, cheveux ébouriffés et style décontracté, affronte la boue et les vents contraires avec détermination. Le docteur en philosophie, devenu auteur de romans coécrits avec sa femme, père de quatre garçons, est fidèle à la région où il a commencé sa carrière politique, il y a un peu plus de vingt ans. L’endroit évoque aussi sa méthode : en 2015, alors ministre régional en Schleswig-Holstein, il a mis fin à un long conflit entre les militants écologistes et les éleveurs de moules, dans le parc national de la mer des Wadden. Le « compromis des moules », qui autorise une exploitation limitée, tout en renforçant la protection du site naturel, est un de ses grands succès politiques. « Il y a toujours des solutions », répète-t-il, face à la mer.

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