Vingt-quatre heures après le choc provoqué en Allemagne par l’alliance inédite entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) à l’occasion du vote d’une motion sur l’immigration, les députés en ont examiné une autre, jeudi 30 janvier, au Bundestag, portant sur… l’interdiction de l’AfD.
Il s’agissait d’un hasard de calendrier : lancée il y a plusieurs mois par un groupe transpartisan de 124 députés, à l’initiative de l’élu CDU Marco Wanderwitz, ancien délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est (2020-2021) celle-ci visait à discuter de l’opportunité d’un examen, par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, du caractère anticonstitutionnel de l’AfD en vue d’une interdiction, alors que le parti, qui n’a que douze ans d’existence, ne cesse de progresser : dans les derniers sondages, il est crédité de plus de 20 % des intentions de vote aux élections législatives du 23 février.
C’est la première fois que le débat sur l’interdiction de l’AfD se tenait au Bundestag, réuni en séance plénière. Et il s’est déroulé dans des circonstances particulièrement tendues. La veille, le rapprochement historique de la CDU avec l’AfD, à l’initiative de Friedrich Merz, candidat des chrétiens-démocrates à la chancellerie et grand favori des sondages pour les élections législatives du 23 février, a suscité des réactions virulentes dans le pays, où des manifestations ont éclaté à Berlin et à Dresde.
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