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La première économie de la zone euro continue à faire du surplace. Selon l’analyse de cinq grands instituts de conjoncture du pays (Berlin, Munich, Kiel, Halle et Essen), qui ont rendu leurs prévisions de croissance harmonisées jeudi 26 septembre, l’activité économique devrait encore se contracter de 0,1 % en 2024, après une récession de 0,3 % en 2023. La reprise devrait intervenir au plus tôt début 2025. Une progression modérée du PIB de 0,8 % est attendue, pour ensuite atteindre 1,3 % en 2026. « Dans un avenir prévisible, la croissance économique ne pourra pas renouer avec la tendance d’avant la pandémie du Covid-19, », avertissent les économistes.

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Longtemps peu visible, cette stagnation commence à avoir des répercussions spectaculaires, avec la menace de suppression de milliers d’emplois et de la fermeture probable de sites de production allemands chez Volkswagen, premier constructeur automobile européen et premier employeur industriel du pays. L’entreprise longtemps si solide est emblématique des crises multiples qui affectent en même temps l’économie outre-Rhin. « A côté de la faible conjoncture mondiale, l’économie allemande est affectée par un changement structurel, qui se manifeste particulièrement dans l’industrie manufacturière », expliquent les experts.

Les secteurs les plus touchés sont les fabricants de machines et d’automobiles et les secteurs très consommateurs d’énergie comme la chimie et la sidérurgie. « Leur compétitivité souffre de la hausse des prix de l’énergie et de la concurrence croissante des produits industriels de haute qualité en provenance de Chine, qui évincent les exportations allemandes sur les marchés mondiaux », soulignent les économistes. A cela s’ajoute les défis de la décarbonation, du numérique et du vieillissement de la population.

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Ces éléments structurels de la crise sont alarmants, car rien n’est fait actuellement pour les contrer. Les investissements des entreprises restent à un niveau faible, rappellent les économistes, ce qui signifie que l’industrie ne réalise pas les dépenses qui lui permettraient d’améliorer sa productivité et sa compétitivité. Le dernier paquet législatif adopté par Berlin, à l’été, surnommé « initiative pour la croissance », a pour l’instant un effet beaucoup trop faible pour pouvoir inverser la tendance, jugent les économistes.

Des perspectives peu réjouissantes

Et les perspectives sont peu réjouissantes : le dernier baromètre de l’institut IFO indique une nouvelle dégradation du moral des chefs d’entreprise à leur niveau de 2020, en pleine pandémie du Covid-19. Ceux-ci constatent la baisse des commandes, en particulier provenant de l’étranger. Outre la crise en Chine, la croissance des Etats-Unis donne des premiers signes d’essoufflement. Outre-Rhin, seuls les services proches de l’Etat affichent un fort taux de croissance. La consommation, elle, reste en berne.

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