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Le renseignement intérieur allemand a classé, vendredi 2 mai, l’ensemble du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé deuxième aux dernières élections législatives, comme un mouvement « extrémiste de droite avéré », ce qui doit permettre un placement sous surveillance intensive. Réagissant à cette qualification, l’AfD a dénoncé un « coup dur pour la démocratie allemande » et une décision « motivée politiquement ». Le parti « continuera à se défendre juridiquement contre ces diffamations dangereuses pour la démocratie », ont déclaré les chefs du parti Alice Weidel et Tino Chrupalla dans un communiqué.

L’idéologie de l’AfD, qui « dévalorise des groupes entiers de la population en Allemagne et porte atteinte à leur dignité humaine », n’est « pas compatible avec l’ordre démocratique fondamental », estime l’Office fédéral de protection de la Constitution dans un communiqué.

Lors des élections législatives du 23 février, l’AfD menée par Alice Weidel avait réalisé une percée historique, doublant son précédent score avec plus de 20 % des voix.

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Depuis, le jeune parti, fondé en 2013, a même dépassé dans certains sondages l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti conservateur de Friedrich Merz, lequel doit être investi chancelier mardi.

« Propagation et approfondissement de préjugés »

L’Office de protection de la Constitution ne précise pas dans l’immédiat les conséquences concrètes de ce classement, qui pourrait avoir des répercussions majeures sur la vie politique allemande. Cette classification confère aux autorités d’importants moyens de surveillance et de contrôle, y compris des communications privées. Déjà brandi ces derniers mois par certains responsables politiques, le débat sur une éventuelle interdiction du parti pourrait s’en trouver relancé.

Les services de renseignement intérieurs allemands avaient déjà classé l’organisation de jeunesse du parti d’extrême droite, ainsi que plusieurs branches régionales de Länder d’ex-Allemagne de l’Est, comme « extrémistes ».

Dans son communiqué vendredi, l’Office souligne en particulier « l’attitude globalement hostile aux migrants et aux musulmans du parti » dans son ensemble. « L’agitation continue contre les réfugiés ou les migrants favorise la propagation et l’approfondissement de préjugés, ressentiments et peurs envers ce groupe de personnes », estime encore le service de renseignement.

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Le Monde avec AFP

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