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« Le Covid-19 m’a radicalisé. » L’aveu, formulé par Ulf Poschardt, l’un des éditorialistes les plus en vue du paysage médiatique outre-Rhin, pilier du groupe de presse conservateur Axel Springer, illustre un tournant dans l’opinion allemande autour de la gestion de la pandémie. Dans une interview sur un podcast donnée le 19 avril à l’influenceur en finance Marc Friedrich (près de 650 000 abonnés sur YouTube), le journaliste star considère comme « totalement erronée » la politique d’endiguement menée par Berlin pendant cette période. Il estime que les scientifiques et les conseils d’éthique auraient établi « un régime de terreur », qui a été « répandu dans le pays par la nouvelle élite morale jacobine ». Il réclame une analyse critique de cette période.

Ulf Poschardt, intellectuel qui se décrit lui-même comme « libertarien », est actuellement omniprésent dans la presse et sur les plateaux de télévision, en raison du succès de son essai, Shitbürgertum (la « bourgeoisie de merde », Westend, 176 pages, 22 euros, non traduit). Il y décrit en des termes provocateurs une bourgeoisie éduquée et urbaine de gauche, parée d’une « supériorité morale » et d’un « conformisme autoritaire », qui serait la cause de la crise actuelle du pays. Il voit la crise liée au Covid-19, au même titre que l’accueil des migrants en 2015, comme un moment de rupture entre cette bourgeoisie, dans laquelle il inclut les médias traditionnels, et le reste de la population. Le livre, au départ refusé par un éditeur, a connu un immense succès en autoédition, numéro un des ventes sur Amazon dans le pays en janvier, avant d’être publié par une autre maison d’édition. Il est actuellement en tête de liste des succès de librairie.

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