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« La crise la plus grave depuis dix ans » : c’est ainsi que les responsables du parti des Verts allemand ont justifié leur démission collective, annoncée, mercredi 25 septembre, lors d’une conférence de presse convoquée à la dernière minute. Le tandem qui dirigeait le parti depuis 2022, formé des députés Omid Nouripour et Ricarda Lang, ainsi que l’ensemble du bureau fédéral du parti, a invoqué la succession de défaites électorales essuyées dernièrement par les écologistes.

Les résultats catastrophiques lors des trois derniers scrutins régionaux de septembre, à l’issue desquels les Verts ont été chassés des Parlements de la Thuringe et du Brandebourg, où ils siégeaient pourtant depuis quinze ans, sont venus confirmer un déclin déjà bien visible lors les élections européennes de juin 2024. Le parti avait alors déjà quasiment divisé son résultat par deux par rapport à 2019, à moins de 12 %. « Il faut de nouveaux visages pour sortir le parti de la crise », a conclu Ricarda Lang, Omid Nouripour affirmant de son côté « assumer la responsabilité » de ces défaites. Leur décision prendra effet lors du congrès du parti (le 50e) qui doit se tenir à Wiesbaden, près de Francfort, à la mi-novembre.

Le départ fracassant des instances dirigeantes du parti, qui prend part à la coalition au pouvoir à Berlin depuis 2021, intervient dans un moment de grande fragilité pour cette dernière, affaiblie par ses divisions internes et par la montée en puissance de l’extrême droite dans les derniers scrutins. Comme le Parti libéral-démocrate (FDP), les Verts doutent ouvertement de l’avenir de la coalition. « Le grand moment feng shui n’arrivera plus », avait lâché Omid Nouripour, lundi, insinuant que les partis qui la gouvernent ne sont plus capables de trouver de compromis.

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« Cela n’a aucune incidence sur la coalition », a insisté le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, mercredi matin, minimisant la portée de la crise au sein des Grünen, tandis que le parti conservateur des chrétiens-démocrates (CDU), dans l’opposition, appelait à des élections fédérales anticipées.

Essor de partis populistes

La descente aux enfers des Verts allemands, l’un des plus vieux partis écologistes d’Europe et l’un des plus influents, s’inscrit dans un mouvement plus large sur le Vieux Continent, comme l’ont montré les élections européennes de juin. « En Allemagne comme ailleurs en Europe, les écologistes sont pénalisés par l’essor de partis populistes qui ont placé l’immigration au cœur du débat public, au détriment de sujets comme la protection du climat ou de l’environnement, analyse Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et spécialiste de l’écologie politique en Europe. Or les Verts sont depuis toujours très ouverts sur l’immigration ».

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