A moins de trois semaines des élections législatives du 23 février, l’image résume bien la situation politique en Allemagne. D’un côté, des dizaines de milliers de manifestants dans les rues des grandes villes du pays, criant depuis plusieurs jours leur hostilité à tout rapprochement entre l’extrême droite et les chrétiens-démocrates de la CDU. De l’autre, les quelque 950 délégués du parti conservateur convergeant vers Berlin, lundi 3 février, afin d’afficher un front uni derrière leur candidat à la chancellerie, Friedrich Merz, à l’occasion du congrès annuel.
L’événement était à fort enjeu pour M. Merz, favori des sondages et probable prochain chancelier : l’ancien rival d’Angela Merkel fait face à un front de contestation dans le pays et dans la classe politique, mais aussi au sein de son propre parti, depuis qu’il a tenté à deux reprises, les 29 et 31 janvier, de faire adopter des mesures sur l’immigration au Bundestag avec les voix d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite crédité de plus de 20 % des intentions de vote. Une première depuis la création de la république fédérale en 1949, les partis historiques du centre ayant toujours veillé à tenir l’extrême droite hors de la vie parlementaire, en vertu de la doctrine du « cordon sanitaire ».
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