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Lorsqu’il s’est rendu aux cérémonies de commémoration du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 2024, le général de brigade Andreas Steinhaus a ressenti « quelque chose de spécial, en tant que soldat allemand, en étant convié à cet endroit-là ». Lui a toujours considéré qu’il faisait partie des Alliés. Né en 1968, en Allemagne de l’Ouest, il célébrait le D-Day, enfant, avec le sentiment d’être « du bon côté ». Puis il s’est engagé dans l’armée, à l’âge de 19 ans, pour « défendre la liberté », avant de combattre en Afghanistan, en Bosnie, en Irak et au Soudan, aux côtés d’autres Européens et des Américains.

Le 5 juin 2024, pourtant, il a pris le temps de se rendre sur la tombe de son grand-oncle, qui avait servi dans la Wehrmacht. Celui-ci est enterré à quelques kilomètres de la côte, dans le cimetière allemand de La Cambe (Calvados), aux côtés des 21 000 soldats du IIIe Reich tués pendant la bataille de Normandie. « Un jour, j’étais sur sa tombe, le lendemain, j’étais avec les soldats américains », raconte-t-il, dans son bureau de Sarrelouis (Sarre), où est stationnée sa brigade de parachutistes. « La notion de patrie n’est pas géographique », dit-il, soulignant la complexité de l’histoire dont il a hérité.

Des récits comme le sien sont courants dans la Bundeswehr. Il y a ceux dont les proches ont servi dans la Wehrmacht – « L’autre armée », comme dit l’un d’eux. Il y a aussi ceux dont les parents étaient dans l’armée est-allemande avant d’être intégrés dans la Bundeswehr du jour au lendemain, à la faveur de la réunification, en 1990, tandis que la Nationale Volksarmee était liquidée. Certains, parmi leurs aïeux, ont successivement porté l’uniforme sous l’Empire allemand, sous la République de Weimar, puis sous le IIIe Reich.

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