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L’ex-président Jacob Zuma ne pourra pas participer aux prochaines élections en Afrique du Sud, a tranché, jeudi 28 mars, la commission électorale, faisant monter encore d’un cran la tension à deux mois d’un scrutin qui s’annonce périlleux pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. Les Sud-Africains se rendent aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira ensuite le prochain président.

Ancien pilier de l’ANC, parti historique au pouvoir depuis trente ans, Jacob Zuma a créé la surprise en annonçant en décembre soutenir le petit parti radical Umkhonto We Sizwe (MK, le fer de lance de la nation en zoulou) récemment créé.

Cette annonce a porté un coup à l’ANC qui, selon les enquêtes d’opinion, est en perte de vitesse après de multiples scandales de corruption et en raison d’un paysage socio-économique morose. Le parti pourrait pour la première fois perdre sa majorité parlementaire et se retrouver contraint de former un gouvernement de coalition.

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Appel possible d’ici le 2 avril

Selon les derniers sondages, l’ANC remporterait un peu plus de 40 % des voix en mai, contre quelque 27 % pour le premier parti d’opposition l’Alliance démocratique (DA) et 13 % pour le MK.

« Dans le cas de l’ancien président Zuma, nous avons reçu une objection qui a été retenue », a déclaré jeudi le président de la commission électorale Mosotho Moepya. « Le parti qui l’a nommé en a été informé, de même que ceux qui ont soulevé l’objection », a-t-il poursuivi sans préciser les raisons motivant l’exclusion qui peut encore faire l’objet d’un appel d’ici le 2 avril.

« Nous examinons le bien-fondé de cette objection mais nous ferons bien sûr appel » devant le tribunal électoral, a d’ores et déjà déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole du MK, Nhlamulo Ndlhela.

Dans la foulée de son annonce, la commission électorale a simplement rappelé dans un communiqué que, selon la Constitution, « aucune personne reconnue coupable d’un délit et condamnée à une peine d’emprisonnement de plus de douze mois sans possibilité de remplacer la peine par une amende » ne peut se présenter au scrutin.

Encore poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, Jacob Zuma, 81 ans, condamné en 2021 à quinze mois de prison pour outrage, ne peut par ailleurs pas, théoriquement, briguer de nouveau mandat, en ayant déjà exercé deux en tant que président (2009-2018).

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Son incarcération en juillet 2021 avait été suivie d’une vague d’émeutes et de pillages sans précédent dans le pays depuis la fin de l’apartheid, faisant plus de 350 morts. Il avait été remis en liberté conditionnelle au bout de deux mois pour raison médicale.

Changement de nom et de logo

Ces dernières semaines, M. Zuma a tenté de jouer les perturbateurs dans la campagne. Traitant régulièrement les membres de l’ANC de « traîtres », il a appelé publiquement à « reprendre le pays », disant ne plus « reconnaître le parti » au sein duquel il a lutté contre l’apartheid.

L’ANC a mené la riposte devant les tribunaux en tentant notamment d’interdire le parti MK de participer aux élections. Un premier recours, réclamant que ce nouveau parti soit rayé des listes de ceux enregistrés, a toutefois été rejeté mardi par un tribunal qui l’a estimé insuffisamment argumenté.

L’ANC a également demandé que le parti soutenu par Jacob Zuma change de nom et de logo, dénonçant un « vol de propriété intellectuelle et de patrimoine ». A l’origine, MK est le nom de la branche armée de l’ANC pendant les décennies de lutte contre le pouvoir blanc. L’ANC a déposé une requête en référé contre « l’utilisation illégale des marques, symboles et de l’héritage de l’ANC ». La décision doit être annoncée dans les prochains jours.

Les listes électorales définitives doivent être présentées dans une quinzaine de jours. Au total, 82 recours ont été reçus par la commission concernant des candidats désignés par 21 partis.

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Le Monde avec AFP

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