Meilleures Actions
Histoires Web mardi, avril 15
Bulletin

LETTRE DE JOHANNESBURG

A première vue, la culpabilité de Timothy Omotoso semblait acquise. L’affaire de ce pasteur télévangéliste nigérian accusé de viols, d’agressions sexuelles et de trafic d’êtres humains était devenue le symbole d’un timide début de mouvement #MeToo en Afrique du Sud. La condamnation attendue devait servir d’exemple. Au lieu de ça, mercredi 2 avril, après huit années de détention provisoire, M. Omotoso, 66 ans, est ressorti libre du tribunal, acquitté. Etrillé par la juge dans son prononcé, le parquet sud-africain est accusé d’avoir bâclé l’affaire.

Dans nos archives (2018) | L’Afrique du Sud sous le choc du procès du pasteur violeur

En 2017, l’arrestation du Nigérian dans les toilettes d’un aéroport sud-africain, alors qu’il tentait de fuir le pays, avait fait les gros titres. Pasteur charismatique à la tête de la Jesus Dominion International, une église basée à Durban et qui revendique des branches au Nigeria, au Royaume-Uni, en France et en Israël, le télévangéliste, qui assure soigner les malades et accomplir des miracles, était alors soupçonné de viols et d’agressions sexuelles sur une trentaine de personnes.

Membres de son église, souvent passionnées de gospel, ces jeunes femmes racontent avoir été conviées dans l’une des propriétés du pasteur, à Durban. D’après leurs récits, elles se retrouvaient parfois jusqu’à vingt-cinq dans cette maison, sous prétexte de travailler leur chant ou d’approfondir leur foi. Les victimes présumées expliquent qu’elles étaient invitées à tour de rôle dans la chambre de Timothy Omotoso pour des « rendez-vous ».

Il vous reste 74.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.