Alors que Le Cap, en Afrique du Sud, organise samedi 1er mars une marche des fiertés pour défendre les droits des personnes LGBT+, des centaines de personnes se sont rassemblées dans la ville pour rendre hommage à Muhsin Hendricks, premier imam ouvertement homosexuel du monde et qui a été tué mi-février, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
« J’ai le cœur brisé. Je pense que c’est triste, et plus particulièrement au vu du chemin parcouru, compte tenu des progrès en Afrique du Sud », a déclaré Keisha Jensen, une participante, à l’AFP. La foule, constituée en majorité de jeunes, a marché dans les rues de la ville côtière, certains avec des pancartes arborant l’image de Hendricks et l’inscription « #JusticeForMuhsin ».
Cet assassinat a choqué l’Afrique du Sud et fait trembler la communauté LGBT+. Dans ce pays qui compte les lois les plus progressistes du continent en matière de droits des homosexuels, agressions et discriminations ne sont pourtant pas rares.
L’imam Muhsin avait lancé un pavé dans la mare il y a près de trente ans en effectuant son coming-out près du Cap, qui compte la plus importante communauté musulmane d’Afrique du Sud (plus de 5 % contre moins de 2 % dans le pays, selon le dernier recensement).
Dans le seul pays africain à avoir légalisé le mariage homosexuel en 2006, beaucoup restent discrets sur leur orientation sexuelle pour se protéger. Muhsin Hendricks, qui dirigeait une mosquée pour musulmans marginalisés, a été tué par balle le 15 février près de la ville méridionale de Port Elizabeth.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et authentifiée par les autorités montre une voiture bloquer en plein jour celle de l’imam quinquagénaire. Un mystérieux assaillant en sweat noir à capuche s’approche et tire plusieurs fois contre le siège arrière avant de s’enfuir, son complice au volant. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.