Ils attendent au milieu d’un champ parsemé de gravats. D’un côté, une trentaine de policiers en uniforme. De l’autre, une quarantaine d’habitants des environs, en bottes tachées de boue. Chacun dans son coin, sous une chaleur écrasante. Entre les deux camps, un trou béant – « umgodi », disent les mineurs du coin, en zoulou. Au fond de ce gouffre en béton, à plus d’un kilomètre sous terre, des centaines, peut-être des milliers de mineurs illégaux assiégés.
Voilà plus d’un mois que le face-à-face entre ces « zama zamas » – « ceux qui essaient », en zoulou – et les forces de l’ordre se prolonge autour d’une des plus grandes mines d’or désaffectées d’Afrique du Sud, dans la province du Nord-Ouest, à deux heures de Johannesburg. Au fond de l’ancien conduit de ventilation de plus de cinq mètres de diamètre qui leur sert de porte d’entrée, les mineurs assurent qu’ils ont besoin d’aide pour sortir les plus faibles. A la surface, les policiers expliquent que les « zama zamas » refusent de se rendre. Mi-novembre, une ministre a fait scandale en promettant de les « asphyxier » pour les faire sortir de cette mine officiellement fermée. Depuis fin 2023, le pays a déclaré la guerre aux exploitants illégaux des mines – associés à divers réseaux criminels qui se livrent des guerres de territoire sanglantes – en lançant l’opération « Vala Umgodi » (« Boucher les trous ») dans plusieurs provinces.
Il vous reste 86.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.