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Le séisme de magnitude 6 qui a frappé dimanche soir l’Afghanistan a fait plus de 2 200 morts, selon le bilan actualisé jeudi 4 septembre par les autorités talibanes, ce qui fait de ce tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.

Dans les villages à flanc de montagne de la province de Kunar, celle qui compte la quasi-totalité des morts et des près de 4 000 blessés, éboulements et glissements de terrain compliquent toujours l’accès. Depuis quatre jours, des milliers de familles pauvres et désormais sans abri sous la pluie disent attendre les secouristes et les autorités censées organiser l’après-séisme dans ces provinces orientales reculées.

Là, à la lisière du Pakistan, la terre continue de trembler régulièrement, réveillant les traumatismes d’habitants qui tentent encore de compter leurs morts et espèrent voir atterrir l’un des hélicoptères du ministère de la défense pour envoyer les blessés vers la grande ville de Jalalabad. « Il nous faut des tentes, de l’eau, de la nourriture et des médicaments en urgence », lance à l’Agence France-Presse (AFP) Zahir Khan Safi, agriculteur de 48 ans dans le village dévasté de Mazar Dara.

Des Afghans déplacent le corps d’une fillette retrouvée sous les décombres, après le séisme de magnitude 6 qui a frappé l’Afghanistan, dans la province de Kunar, le 2 septembre 2025.
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Le tremblement de terre a détruit 7 000 maisons dans les provinces de Kunar, de Laghman et de Nangarhar. Le bilan pourrait encore croître car « des centaines de corps ont été retrouvés dans les maisons détruites » au cours d’« opérations de recherche et de secours qui continuent », prévient Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement. Les chances de retrouver des survivants « s’amenuisent rapidement », estime l’Organisation mondiale de la santé, notant que « des pluies ont encore aggravé » la situation.

Nouvel appel de fonds de l’OMS

Les autorités talibanes, déjà confrontées à des séismes dévastateurs en 2022 et 2023, préviennent qu’elles ne pourront pas faire face seules. Pour l’Organisation des Nations unies (ONU) et les ONG, le séisme, suivi de six fortes répliques, arrive « au pire moment ». Elles ont été forcées depuis le début de l’année de réduire leur assistance aux Afghans en raison des coupes dans l’aide internationale.

Des Afghans fuient la région de Kunar après le tremblement de terre, le 3 septembre 2025.
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a alerté sur le risque d’épidémies, a lancé un nouvel appel de fonds de 4 millions de dollars (3,4 millions d’euros) pour répondre aux besoins « immenses » après le séisme, tandis que l’ONU a déjà débloqué cinq millions de dollars.

Dans l’immédiat, « certains villages n’ont toujours pas reçu d’aide », rapporte à l’AFP Ijaz Ulhaq Yaad, un haut fonctionnaire du district de Nourgal à Kounar. « On a peur, il y a eu beaucoup de répliques », témoigne Awrangzeeb Nouri, 35 ans, dans son village de Dara-i-Nur, dans la province de Nangarhar. « On passe le jour et la nuit dans des champs, on a quitté nos maisons » – qui, pour celles encore debout, menacent de s’écrouler à tout moment.

« Le tremblement de terre devrait être un rappel brutal que l’Afghanistan, confronté à une crise après l’autre, ne peut être laissé seul », a déclaré le Conseil norvégien pour les réfugiés, appelant les donateurs à se mobiliser.

Des habitants blessés lors du tremblement de terre, à l’hôpital régional de Nangarhar, à Jalalabad, le 3 septembre 2025.

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