« En affaires comme en politique, l’usure du pouvoir s’accélère »

En France, le gouvernement n’est pas le seul à connaître une instabilité inhabituelle. Au sommet des entreprises, le vent du changement souffle fort. Ces derniers jours, des remaniements ont été dévoilés chez Nexans, Alstom, Sodexo, Soitec ou encore Sopra Steria. Depuis le début de 2025, une entreprise sur quatre au sein du SBF 120 – l’indice qui regroupe les 120 valeurs principales d’Euronext Paris – a changé, ou se prépare à changer, de directeur général ou de président, voire les deux, selon la société d’analyse financière OFG Recherche. « C’est une agitation inédite », souligne sa fondatrice, Olivia Flahault.

Bien sûr, une partie des renouvellements s’explique par le départ d’une génération de dirigeants, comme c’est le cas à la tête des grandes entreprises publiques. A La Poste, Philippe Wahl, 69 ans, doit être remplacé par Marie-Ange Debon, la patronne de Keolis. A la SNCF, Jean Castex (RATP) est en piste pour succéder à Jean-Pierre Farandou, 68 ans, nouveau ministre du travail. Mais l’âge du capitaine n’explique pas tout.

Mythe du patron providentiel égratigné

Le 15 septembre, Rob Versloot, 58 ans, a succédé à Gonzalve Bich, 46 ans, petit-fils du fondateur, à la direction générale de Bic. Chez Alstom, Henri Poupart-Lafarge, 56 ans, cédera les commandes, en avril 2026, à Martin Sion, 57 ans, président exécutif d’ArianeGroup. Soitec, plus forte baisse du SBF 120 depuis le début de l’année, a fait savoir, le 1^er octobre, qu’il cherchait un successeur au directeur général, Pierre Barnabé, 55 ans. Et, contre toute attente, Nexans a annoncé, lundi 13 octobre, l’intronisation immédiate de Julien Hueber, 55 ans, un homme de l’interne, à la place du numéro un, Christopher Guérin, 53 ans, considéré pourtant comme le sauveur du câblier dont il avait pris les commandes en 2018.

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