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L’Europe refait-elle les erreurs de la crise de la zone euro pendant les années 2010, en imposant l’austérité budgétaire généralisée en plein ralentissement économique ? D’un côté, les nuages s’amoncellent : l’élection de Donald Trump annonce l’imposition de probables droits de douane venant des Etats-Unis ; la concurrence chinoise remplit le Vieux Continent de biens fabriqués à coups de subventions ; la croissance intérieure est quasiment stagnante, après le choc de l’inflation, et l’Allemagne en particulier enregistre deux années successives de contraction économique. De l’autre, l’Union européenne (UE) choisit justement cette période très délicate pour remettre en place ses règles budgétaires. Celles-ci avaient été suspendues pendant la pandémie de Covid-19, après avoir été légèrement renégociées. Elles sont de nouveau en vigueur depuis cette année.

« La consolidation des finances publiques arrive au moment où l’économie de la zone euro fait face à une détérioration de la conjoncture et à un risque d’une hausse du chômage », soulignent dans une note du 7 novembre les économistes de Danske Bank, un établissement financier danois.

L’ampleur de la rigueur budgétaire à venir n’a cependant rien à voir avec l’époque de la crise de la zone euro. Sur la base des plans budgétaires soumis à Bruxelles par les vingt pays de la monnaie unique, les économistes de Danske Bank calculent que la consolidation budgétaire pour 2025 devrait s’élever à environ 0,7 % du produit intérieur brut (PIB).

Un impact modéré en zone euro

Mais cet effort ne concerne que les budgets nationaux. Dans le même temps, un plan de relance européen, qui est comptabilisé à part, devrait partiellement compenser cette politique. Décidé en 2020, mis sur pied en 2021, Next Generation EU est un emprunt commun européen de 750 milliards d’euros. Cette avancée politique majeure a pris du retard : moins de la moitié de l’argent a été versé aux pays bénéficiaires, et encore moins a été effectivement dépensé. Ce retard devrait être partiellement comblé en 2025, avec des dépenses qui devraient s’élever à 0,4 % du PIB cette même année, selon Danske Bank.

L’un dans l’autre, l’impact budgétaire pour 2025 en zone euro devrait donc être négatif mais modéré, autour de 0,3 % du PIB. Une « consolidation modeste », qui fait suite à quatre années d’augmentation des dépenses publiques, estiment les économistes de HSBC. Cet effort doit permettre de faire passer le déficit public de l’ensemble des vingt pays de 3,2 % du PIB cette année à 2,7 % en 2025.

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