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Histoires Web jeudi, juillet 3
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« Cessez le feu ! Ils sont tous morts. » Il est 17 h 32, le 26 décembre 1994, lendemain d’un Noël qui fut tout sauf festif, quand le commandant de bord, tassé dans un recoin de l’appareil, lance au micro son appel à rengainer les armes. Au cœur de la carlingue de l’Airbus A300 d’Air France criblée de balles et d’éclats de grenade s’installe alors « un silence irréel, comme dans du coton », témoignera le chef d’escadron Denis Favier, qui est le commandant du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) venant de mener l’assaut. Ainsi s’achève, sur le tarmac de l’aéroport de Marignane, près de Marseille, une prise d’otages à bord du vol Air France 8969 qui marqua l’irruption sanglante de la guerre civile algérienne sur le sol français. Une nouvelle épreuve dans une relation bilatérale déjà sujette à des turbulences récurrentes.

« Ils », ce sont les quatre terroristes se réclamant du Groupe islamique armé (GIA). Pendant plus de deux jours, ils avaient retenu captifs 173 passagers et membres d’équipage : d’abord sur l’aéroport d’Alger, où l’appareil avait été saisi le 24 décembre – grâce à d’évidentes complicités au sein de l’aéroport Houari-Boumediène –, puis à Marseille, jusqu’où il avait été autorisé à poursuivre sa route, le 26 décembre au petit matin.

L’objectif proclamé des djihadistes du commando était de populariser sur la scène internationale la cause islamiste. A cette fin, ils réclamaient de pouvoir se rendre à Paris – la destination initiale du vol – et n’avaient pas hésité à assassiner de sang-froid, à titre d’avertissement, trois passagers (un policier algérien, un diplomate vietnamien et un cuisinier de l’ambassade de France), dans les heures ayant suivi leur prise de contrôle de l’Airbus. Or, les autorités françaises avaient toutes les raisons de craindre une opération suicide sur la capitale.

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