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L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a été transféré dans une unité de soins, ont rapporté, lundi 16 décembre, son éditeur, Antoine Gallimard, et son avocat en France, François Zimeray, qui s’exprimaient lors d’une soirée de soutien dans un théâtre de Paris, à laquelle assistaient plusieurs centaines de personnes.

Lire le portrait | Article réservé à nos abonnés Boualem Sansal, écrivain dissident et provocateur

« Nous avons appris tout récemment, ce matin, qu’à sa demande, il était de nouveau placé aujourd’hui dans une unité pénitentiaire de soins », a déclaré le président-directeur général des éditions Gallimard. Cette unité se trouve au sein d’un hôpital d’Alger, a-t-il précisé. « C’est la deuxième fois, et à sa demande. Donc qu’est-ce qu’on peut comprendre ? En tout cas, ils [les responsables qui encadrent sa détention] ont compris que sa santé est aussi fragile et que sa disparition serait très grave pour eux aussi », a-t-il poursuivi.

Le 11 décembre, lors d’une conférence de presse à Paris, François Zimeray avait dénoncé le transfèrement de son client, âgé de 80 ans, vers la prison de Koléa, à environ 35 kilomètres d’Alger, sans que la défense ni la famille soient prévenues. Boualem Sansal est « un homme qui ne va pas bien », a affirmé l’avocat lundi soir sur scène. « Boualem vient d’être transféré de nouveau à l’hôpital Mustapha, et les biopsies qui ont été pratiquées ne sont pas bonnes. Donc je lance un appel, et j’aurai l’occasion de le faire sous d’autres formes, aux autorités algériennes, pour faire preuve, tout simplement, d’humanité dans cette affaire », a-t-il dit.

Lire la tribune | Article réservé à nos abonnés « Les attaques du régime algérien contre Boualem Sansal et Kamel Daoud visent à piéger l’opposition »

Critique du pouvoir algérien, l’auteur du Serment des barbares et de 2084 : la fin du monde a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre. Il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». Selon Le Monde, le pouvoir algérien pourrait avoir mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, qui reprennent la position du Maroc, selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.

Un tribunal à Alger a rejeté mercredi sa demande de libération provisoire, a annoncé le quotidien algérien El Watan le lendemain. Divers intervenants, dont l’écrivain Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, ou l’ancien premier ministre français Bernard Cazeneuve, se sont succédé sur scène, lundi soir, pour demander la « libération immédiate » de l’écrivain.

Le Monde avec AFP

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