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Histoires Web lundi, décembre 23
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Dans le contexte tendu de la campagne pour l’élection du futur secrétaire général de Renaissance, chaque conflit désamorcé entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal est érigé en victoire. En s’exemptant d’un vote en bureau exécutif, jeudi 10 octobre, en vue d’ajourner leur congrès, qui se tiendra finalement les 23 et 24 novembre, les troupes présidentielles estiment ainsi avoir assuré l’essentiel. « Nous avons réussi à épargner à notre famille politique un règlement de comptes que certains Cassandre avaient prédit », souffle le porte-parole du parti Loïc Signor.

La décision a cependant fait un déçu, et pas des moindres : Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat avait laissé entendre à ses interlocuteurs son souhait de reporter l’élection interne, pourquoi pas en début d’année 2025 ou même à l’été, afin d’écarter le risque que ses troupes s’entre-déchirent en plein débat sur le budget. En amont du bureau exécutif, un courriel avait même été envoyé par la direction de Renaissance pour enjoindre aux hypothétiques absents de donner une procuration, laissant présager d’un vote sur le report qui n’aura finalement jamais lieu.

La déconvenue s’ajoute à une autre tentative infructueuse, poussée, elle aussi, par le chef de l’Etat : arriver à un accord entre les deux rivaux pour se répartir les postes de direction de la formation présidentielle. Depuis l’élection de M. Attal à la présidence du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale, en juillet, M. Macron s’oppose à ce que son ancien premier ministre cumule cette fonction avec celle de secrétaire général de Renaissance, une concentration du pouvoir mettant en péril, selon lui, la cohésion de sa famille politique. L’initiative est cette fois revenue à son ancien conseiller spécial Philippe Grangeon qui, agissant en service commandé, réunissait les deux anciens premiers ministres le 8 octobre à son domicile, comme révélé par Politico, en vue de parvenir à une solution. Là encore sans succès.

« Après moi, le déluge »

A l’Elysée, on jure que le président de la République « ne se mêle pas des affaires partisanes », concédant seulement qu’« il est évidemment soucieux de l’unité du mouvement politique qu’il a initié ». Mais dans l’entourage d’Elisabeth Borne, on se prévaut de l’appui du locataire de la rue du Faubourg Saint-Honoré qui, s’il ne prendra pas la plume pour la soutenir officiellement, échange régulièrement avec elle et active ses relais au sein du parti pour porter la parole présidentielle.

Le bureau exécutif du jeudi 10 octobre a ainsi vu le retour de Richard Ferrand, qui s’est ému de la publication d’une tribune « pas très spontanée », le 6 octobre dans L’Opinion, signée par soixante-deux présidents d’assemblée départementale de Renaissance, pour réclamer que Gabriel Attal dirige à la fois le groupe EPR et le parti. Un texte où il n’est par ailleurs jamais fait mention du chef de l’Etat. « Soit c’est un oubli et c’est emmerdant, soit ce n’en est pas un et ça l’est encore plus », a chargé M. Ferrand dans son rôle de gardien du temple macroniste, suscitant l’irritation des proches du président du groupe EPR.

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