Mayotte est comme figée. Ses rues vidées, sa circulation inhabituellement désengorgée ne trompent pas. Quadrillé par les forces de l’ordre, l’archipel de l’océan Indien a vu le retour d’Emmanuel Macron, lundi 21 avril, quatre mois après sa visite au lendemain du passage dévastateur du cyclone Chido. Il est un peu plus de 10 heures quand il s’engouffre dans la rue Shandza-Bolé, l’une des rares artères encore animées dans Tsingoni, village du nord-ouest de Mayotte.
Le chef de l’Etat avait emprunté le même parcours, le 20 décembre, et fait face à l’émoi des habitants de Tsingoni privés d’eau et d’électricité après le passage du cyclone Chido, dont le bilan s’est élevé à une quarantaine de morts. « Je suis là pour faire le constat de ce qui est bien fait et de ce qui n’est pas assez bien fait, de donner un coup d’accélérateur », a lancé le président de la République sur le tarmac de l’aéroport de Mayotte, rendant hommage à « la force de résistance » du peuple mahorais.
Bien conscient des critiques contre l’insuffisance de l’exécutif sur ce dossier, Emmanuel Macron a cherché à convaincre sur les résultats de sa méthode en deux temps – gestion des urgences, puis reconstruction pérenne –, alors que la population mahoraise de 320 000 habitants (dont 80 000 en situation irrégulière) s’insurge contre la multiplication des plans d’annonces, de mesures sans lendemain depuis plusieurs décennies.
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