Ce déshonneur-là s’éloigne, au moins temporairement, pour Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République, définitivement condamné par les juridictions pénales françaises, devrait se voir retirer la Légion d’honneur. Mais Emmanuel Macron, qui a le dernier mot en tant que grand maître de l’ordre, a décidé, à ce stade, de « ne prendre aucune décision de ce type ».
Nicolas Sarkozy, grand-croix de la Légion d’honneur, a été condamné, le 18 décembre 2024, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes, ou affaire Bismuth. Or les décorations sont logiquement retirées à ceux qui ont démérité. « Est exclue toute personne condamnée pour un crime ou condamnée à une peine définitive de prison ferme d’un an minimum », prévoit le code de la Légion d’honneur. La dégradation de l’ancien président est donc « de droit », observait le 4 mars le général Lecointre, grand chancelier de la Légion d’honneur, et à ce titre garant de l’intégrité de l’ordre, ne pouvant « imaginer que la loi ne s’applique pas ».
Las. « De mon point de vue, de là où je suis, je pense que ce ne serait pas une bonne décision » de déchoir Nicolas Sarkozy, a pourtant jugé Emmanuel Macron, jeudi 24 avril, en marge d’un déplacement à Madagascar, après plus de quatre mois de réflexion. Même désormais limité dans ses déplacements par un bracelet électronique, l’ancien président « mérite le respect », estime son successeur, car « c’est quelque chose d’avoir été président de la France ». Le code de la Légion d’honneur ne fait pourtant pas de distinction entre les chefs d’Etat et les autres récipiendaires.
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