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Emmanuel Macron a apporté « son soutien total » en Conseil des ministres à la « démarche » de François Bayrou de solliciter un vote de confiance de l’Assemblée le 8 septembre sur le désendettement de la France, a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Selon Mme Primas, le président a jugé qu’il n’y avait de la part de l’exécutif « ni déni de réalité, ni catastrophisme » sur la situation financière de la France et a appelé à « la responsabilité les partis qui souhaitent être des partis de gouvernement ».

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« Il faut qu’on se mette d’accord sur les enjeux, sur la nécessité de retrouver une trajectoire de finances publics plus conforme avec notre souveraineté budgétaire », a résumé Sophie Primas. Selon la porte-parole, le chef de l’Etat s’est dit en « parfaite osmose sur les questions produire plus et dépenser mieux l’argent public, qui a été nécessaire pendant les périodes de crise et qu’il faut maintenant re-rationaliser ». « L’état d’esprit du gouvernement est evidemment combatif », a-t-elle complété.

Gabriel Attal fera tout pour « aider François Bayrou à rester premier ministre »

François Bayrou avait pour sa part résumé le choix, mardi, entre le « chaos ou à la responsabilité », devant l’université d’été de la CFDT. Dans une vidéo, le chef du gouvernement a répété qu’« une dette de milliers de milliards d’euros est impossible à porter ».

Les réactions continuent de se multiplier mercredi, deux jours après l’annonce du vote de confiance. « Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester premier ministre », a pour sa part déclaré mercredi 27 août Gabriel Attal, le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste), sur France Inter. Le groupe Renaissance a annoncé qu’il votera la confiance.

« Ce qui ne veut pas dire qu’on est d’accord avec l’ensemble de la copie », précise l’ancien premier ministre. Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n’a pas répondu s’il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l’égard de la gauche. « On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu’il y ait un gouvernement. »

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L’ancien premier ministre ne souhaite pas de nouvelle dissolution, considérant que celle de l’an dernier n’a pas départagé entre les « trois forces politiques » du pays. « La seule clé de lecture à avoir dans le moment, c’est de savoir ce qui va apporter de la stabilité ou pas », a ajouté M. Attal, qui a rejeté l’idée d’une « dissolution de clarification » : « C’est ce qui a été dit il y a un an, et je n’ai pas le sentiment que la situation politique ait été particulièrement clarifiée. »

La ministre du travail Catherine Vautrin, interrogée par BFM TV, déclarait de son côté qu’« aucun membre du gouvernement n’était au courant, à [sa] connaissance » de la décision de François Bayrou avant ses annonces. La ministre s’est dit « prête à discuter de chaque économie », tout en demandant que chacun reconnaisse que « l’addiction à la dépense publique n’est plus possible ».

François Ruffin évoque la « démission » du président

Sur RTL, le député de la Somme du groupe écologiste et social, François Ruffin, a quant à lui fait savoir qu’il voterait contre la confiance au gouvernement du premier ministre. « L’honneur réclamerait qu’Emmanuel Macron pose sa démission, qu’éventuellement il se représente à nouveau devant les Français pour réclamer leur confiance », a-t-il déclaré, le désignant comme le « verrou de la politique fiscale ».

Interrogé sur la procédure de destitution que souhaite lancer Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin a estimé qu’elle « n’aboutira pas », car elle exige « deux tiers des parlementaires, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat ». Le député n’est pas non plus favorable à une dissolution de l’Assemblée nationale : « Je pense que le mandat qui est en jeu, c’est celui du président de la République, plus que celui des députés, qui vient d’être renouvelé l’année dernière. »

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Une position partagée par la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, qui estime, dans un entretien à l’Agence France-Presse, que « ce n’est pas l’Assemblée nationale qui est illégitime, c’est le gouvernement ». « Une dissolution, je ne pense pas que ça règle réellement le problème. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron n’a plus de majorité depuis la dernière dissolution mais il garde le même logiciel économique depuis 8 ans et refuse un changement de cap des politiques publiques. »

La députée appelle Emmanuel Macron à nommer un premier ministre de gauche, et les formations politiques de gauche et écologistes à travailler ensemble à une « réponse politique ». Elle estime que procédure de destitution que souhaite lancer Jean-Luc Mélenchon est une « question qui se posera dans un second temps », après la chute du gouvernement Bayrou, et la nomination d’un nouveau Premier ministre.

Le président du Medef appelle « à la responsabilité »

Au micro de Franceinfo, le président du Medef a, quant à lui, lancé « un appel à la responsabilité ». « On ne joue pas avec l’économie », considère Patrick Martin, évoquant une situation politique et internationale complexe : « Si on rajoute du chaos au chaos, ça ne réglera rien. »

« On était parfaitement conscients que ce gouvernement était fragile, et on a un peu anticipé », estime M. Martin, qui souligne une « rétention » des investissements des entreprises et de la consommation des ménages. Il met également en garde, en cas d’alourdissement de la fiscalité des plus riches, contre le risque d’expatriation des « très hauts potentiels et très gros patrimoines », précisant : « Les capitaux et les talents sont hyper-mobiles (…), on ne peut pas raisonner comme si la France était un îlot de tranquillité dans un océan déchaîné. »

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Le Monde

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