Emmanuel Macron appelle les chercheurs « du monde entier » à « choisir » la France et l’Europe, en leur « donn[ant] rendez-vous le 5 mai », dans une tentative d’attirer le secteur de la recherche américain menacé par la politique de Donald Trump, vendredi 18 avril. « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation une culture, la science un horizon sans limite », a assuré le chef de l’Etat sur le réseau X.
Selon l’entourage présidentiel à l’Agence France-Presse, il réunira le 5 mai « la grande communauté de la recherche », pour une rencontre aux contours encore vagues.
Parallèlement, le gouvernement a lancé jeudi une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée dans un communiqué comme « une première étape pour préparer l’accueil des chercheurs internationaux ».
Donald Trump cible la recherche
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés. De plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu’ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.
En France, le ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Philippe Baptiste, a demandé dès début mars aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. « La France entend se positionner comme un lieu d’accueil pour ceux qui souhaiteraient poursuivre leurs travaux en Europe, en s’appuyant sur l’écosystème et les infrastructures de recherche de notre pays », affirme-t-il, avec la ministre de l’éducation, Elisabeth Borne, et le secrétaire général pour l’investissement en charge du plan France 2030, Bruno Bonnell, dans le communiqué de jeudi.
Dépôt d’une proposition de loi pour un statut de « réfugié scientifique »
La plateforme qu’ils mettent en ligne vise à recenser les « projets d’accueil de chercheurs internationaux prêts à venir s’installer en Europe » montés par les universités, écoles et organismes de recherche. Les thématiques de recherche de ces projets doivent porter notamment autour de la santé, du climat et de la biodiversité, du numérique et de l’intelligence artificielle, de l’espace ou encore de l’agriculture.
« Chaque projet d’accueil financé par les institutions avec, le cas échéant les collectivités territoriales et le secteur privé, pourra donner lieu à un complément de financement par l’Etat via France 2030 pouvant atteindre jusqu’à 50 % du montant total du projet », ajoute le gouvernement.
L’université d’Aix-Marseille, qui avait lancé dès début mars un appel aux chercheurs américains, avait annoncé jeudi que les premiers chercheurs arriveront début juin. Elle a créé le programme « Safe Place for Science » avec pour projet d’allouer une enveloppe de 600 000 à 800 000 euros par chercheur sur trois ans.
Le Monde Guides d’achat
Aspirateurs robots
Les meilleurs aspirateurs robots
Lire
En parallèle, une proposition de loi ambitionnant de créer un statut spécifique de « réfugié scientifique » pour permettre d’attirer en France des chercheurs américains menacés par l’administration Trump a été déposée lundi par François Hollande.