Dix mois après la réélection contestée du président Nicolas Maduro, les Vénézuéliens sont appelés aux urnes, dimanche 25 mai, pour élire 24 gouverneurs, 260 conseillers régionaux et 285 députés à l’Assemblée nationale. A en croire les sondages, moins d’un tiers des 21 millions d’électeurs envisagent de se déplacer. « Pourquoi voter, si cela ne sert à rien ? », interroge Ariadna Camacho, 26 ans. C’est également l’avis de la cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, qui voit dans le scrutin une « farce », un « piège » tendu par un gouvernement en mal de légitimité démocratique. Maria Corina Machado appelle à l’abstention. « Cela ne fait plus sens d’aller voter après que le président Nicolas Maduro a éhontément volé la présidentielle du 28 juillet 2024 », considère également l’opposant Rafael Uzcategui. Le débat sur la valeur du vote n’est pas nouveau au sein d’une opposition qui a souvent prôné l’abstention.
Ariadna Camacho a voté ce jour-là pour le candidat d’opposition Edmundo Gonzalez, « comme l’immense majorité des Vénézuéliens ». Mais le Conseil national électoral a proclamé la victoire de M. Maduro, sans fournir les chiffres détaillés du dépouillement. La répression a eu raison du mécontentement qui a suivi. Plus de 2 000 manifestants et des dizaines d’observateurs électoraux ont été arrêtés. Fin août 2024, Edmundo Gonzalez a pris le chemin de l’exil, Maria Corina Machado, celui de la clandestinité, et la résignation s’est installée. Les salaires de misère et le retour de l’inflation accaparent désormais les conversations. « Plus personne ne parle politique », constate Ariadna Camacho. Selon l’opposant Henrique Capriles, « nombre de Vénézuéliens ignorent même que des élections se tiendront ce dimanche ».
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