Outre l’élection de leur président et du Congrès, les Américains se sont aussi prononcés mardi 5 novembre sur des référendums de politique locale sur divers sujets, comme le droit de vote, la légalisation du cannabis ou encore les impôts locaux. Dans dix Etats, les électeurs se sont prononcés sur des mesures en lien avec le droit à l’avortement.
La grande majorité de ces référendums visaient à inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la constitution de l’Etat. Dans la foulée de l’annulation en 2022 de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême, qui garantissait le droit à l’avortement à l’échelle fédérale, de nombreux collectifs militants proches du camp démocrate se sont en effet mobilisés pour organiser ce type de consultation locale.
Un seul référendum avait un objet contraire. Les électeurs du Nebraska, dans une configuration suscitant la confusion, se prononçaient sur deux mesures : l’une inscrivant le droit à l’IVG dans la Constitution, l’autre maintenant l’interdiction de l’avortement à partir du deuxième trimestre de grossesse.
Des mesures aussi approuvées dans quatre Etats républicains
A l’issue du scrutin, les électeurs ont rejeté des mesures pour une meilleure protection du droit à l’IVG dans seulement trois Etats sur les dix : dans le Nebraska et le Dakota du Sud, une majorité des suffrages s’est prononcée ; en Floride, la majorité de 57 % s’est révélée insuffisante, puisque la Constitution ne peut être amendée qu’avec plus de 60 % des suffrages.
Dans les trois Etats démocrates – New York, Colorado, Maryland – les électeurs ont voté pour l’accès à l’IVG. C’est également le cas dans quatre Etats qui sont plutôt de tradition républicaine, le Nevada, l’Arizona, le Montana et le Missouri. Des électeurs ont ainsi pu à la fois voter pour le camp républicain aux élections présidentielles et législatives, et en faveur du référendum local visant à mieux garantir le droit à l’IVG.
Par exemple, dans le Missouri, Josh Hawley, l’un des plus fervents opposants au droit à l’avortement au Congrès, a été élu sénateur (avec 55,5 % des voix) tandis que l’amendement visant à lever l’interdiction du droit à l’IVG dans l’Etat a été validé avec 51,9 % des voix.
Donald Trump avait salué en 2022 la remise en cause de Roe vs Wade par la cour Suprême, et se félicitait d’y avoir contribué par la nomination de trois juges conservateurs durant son premier mandat. Il a depuis évité le sujet durant sa campagne, laissant le choix de légiférer aux Etats. Des collectifs anti-IVG ont de leur côté signifié, avant même le scrutin, qu’ils poursuivraient leur bataille contre ces référendums locaux après l’élection, en usant de toutes les voies légales possibles.