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L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Quelque chose est en train de bouger dans le champ quadrillé du cinéma indépendant américain, avec l’arrivée d’un nouveau collectif de jeunes cinéastes, Omnes Films, amarré à Los Angeles et advenu en pleine crise économique, qui, avec une politique de microbudgets, restaure une certaine magie du cinéma. On pourra s’en convaincre avec un premier long-métrage, Eephus. Le dernier tour de piste, réalisé par l’un des membres fondateurs, Carson Lund, natif du New Hampshire, artiste complet qui œuvre également comme chef-opérateur, monteur et musicien.
Peu auparavant, mercredi 11 décembre, était sorti Noël à Miller’s Point, de Tyler Taormina, autre figure de proue du même groupe, dont Lund avait signé la photographie – les deux films avaient communément été révélés lors de la Quinzaine des cinéastes, à Cannes, en mai 2024. Une galaxie se dessine sous nos yeux.
Eephus se déroule dans un espace emblématique de l’iconographie américaine, à savoir le terrain de base-ball, qui a nourri tant de fictions édifiantes – du Meilleur (1984), de Barry Levinson, au Stratège (2011), de Bennett Miller. Ce drôle de titre désigne d’ailleurs, en la matière, une feinte au lancer qui consiste à produire sur la balle une telle lenteur lobée, qu’elle en vient à hypnotiser le batteur. L’effet dit évidemment quelque chose du programme du film en lui-même : prendre à revers le mythe sportif pour en dévoiler le versant le plus quotidien, banal, local.
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