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Histoires Web mercredi, novembre 27
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Le Syndicat de la famille (ex-Manif pour tous), SOS éducation ou Parents vigilants repartent en campagne. Ces associations proches de la droite conservatrice et de l’extrême droite intensifient leurs attaques contre le premier projet de programme scolaire dédié à l’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité. Ce texte, en voie de finalisation, doit être présenté courant décembre au conseil supérieur de l’éducation, instance consultative rassemblant les acteurs de l’éducation, puis être publié.

Ludovine de la Rochère, présidente du Syndicat de la famille, déplore « l’idéologie du genre » et « l’influence woke » qui « transparaît » dans la version actuelle. Elle souhaite « une révision en profondeur » du projet « expurgé de tout contenu militant et sexualisant ». Les très conservatrices associations familiales catholiques ont, elles, lancé une pétition, qui avait recueilli près de 1 800 signatures lundi 25 novembre, pour demander à la ministre de ne pas publier le programme car « les parents sont invisibilisés », le genre « omniprésent » et le consentement « promu comme une nouvelle norme éthique ».

Conscient du caractère éruptif du sujet et de la désinformation qu’il suscite, le ministère de l’éducation nationale a pris son temps pour élaborer ce programme. Depuis 2001, une loi a inscrit l’obligation de conduire trois séances par an sur l’éducation à la sexualité, du CP à la terminale. Dans les faits, seule une minorité d’élèves a accès à cet enseignement. Face à ce constat et aux récurrentes contestations d’une minorité, Pap Ndiaye, alors ministre de l’éducation nationale, a saisi en juin 2023 le Conseil supérieur des programmes pour concevoir ce premier programme et ainsi asseoir ces enseignements.

Un équilibre prudent

Le CSP, présidé par Mark Sherringham, un ancien conseiller de François Fillon, a publié sa copie en mars 2024. Le projet – qui « vise à être acceptable par tous », insiste depuis le départ le président de ce Conseil – joue sur un équilibre prudent. Il replace cette « éducation à » dans des objectifs plus vastes que sont la connaissance de soi, le respect de l’autre ou encore l’ambition de « trouver sa place dans la société », sans faire d’impasse sur les différents types de familles, hétéroparentales comme homoparentales, ou sur les violences sexistes et sexuelles, notamment. Une consultation, classique dans l’élaboration des programmes scolaires, s’est enclenchée au printemps et s’est enrayée du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale, Nicole Belloubet, alors ministre de l’éducation, ne souhaitant pas attiser les tensions en période électorale.

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