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Edouard Baer fait son retour sur scène sans fanfaronner. Loin, très loin de ses précédents spectacles (Les Elucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce et Ma candidature) dans lesquels ce bavard cultivé, usant de son art de la digression, monologuait avec drôlerie et ironie, le comédien se glisse avec humilité dans la peau de Cyrano de Bergerac. Moins d’un an après l’annulation des représentations de ses seuls en scène à la suite d’accusations de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles – qui n’ont pas donné lieu à des dépôts de plainte – portées à son encontre par six femmes, le comédien revient au Théâtre Antoine à Paris, dans un tout autre registre, entouré d’une troupe et sous la direction d’Anne Kessler, sociétaire honoraire de la Comédie-Française.
Edouard Baer en Cyrano ? Pourquoi pas. N’avait-il pas très bien incarné en 2018, avec son naturel de dandy nonchalant, le marquis des Arcis, dans le film d’Emmanuel Mouret Mademoiselle de Jonquières au côté de Cécile de France. Mais comment succéder à Jean-Paul Belmondo, Jacques Weber, Gérard Depardieu, Philippe Torreton dans ce rôle culte de Gascon poète et bretteur.
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