Dès le renoncement surprise de Martin Fourcade à la présidence du Comité d’organisation (Cojop) des Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, son nom était sorti dans la presse. Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses aux JO d’Albertville-1992, pouvait-il être l’homme providentiel de ce projet à la naissance compliquée ?
L’ancien sportif de haut niveau, désormais conférencier, a été choisi, jeudi 13 février, par les parties prenantes des Jeux pour prendre la tête du Cojop, a confirmé au Monde une source proche du dossier.
Les représentants de l’Etat – Marie Barsacq, ministre des sports, Pierre-Antoine Molina, délégué interministériel aux Jeux, et Michel Barnier, missionné pour aider à la création du Cojop – les deux régions hôtes, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que les comités olympique (CNOSF) et paralympique (CPSF) s’étaient réunis, plus tôt dans l’après-midi, pour examiner lequel des six prétendants déclarés était le plus à même, à leurs yeux, d’incarner la fonction. La candidature d’Edgar Grospiron a fait l’objet d’un consensus à l’issue des discussions.
Le Haut-Savoyard l’emporte donc face aux cinq autres personnalités qui briguaient la fonction : l’ancienne skieuse freestyle Marie Martinod et l’ex-biathlète Vincent Jay – tous deux étaient déjà des concurrents de Martin Fourcade avant que ce dernier se retire –, l’ancien journaliste de France Télevisions Gérard Holtz, ainsi que l’ex-danseuse sur glace Nathalie Péchalat et l’ancien descendeur Jean-Luc Crétier.
« Trente-trois ans jour pour jour après son titre »
A 55 ans, Edgar Grospiron est de retour au sommet. Il va pouvoir s’appuyer sur son éphémère expérience comme directeur général du comité de candidature d’Annecy aux Jeux 2018 pour s’atteler aux nombreux dossiers brûlants qui devraient l’attendre à moins de cinq ans de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver 2030 (du 1er au 17 février). Parmi lesquels le choix définitif des sites de compétition – Val d’Isère (Savoie) pousse pour accueillir une épreuve de ski alpin – ou encore la défense d’un projet qui suscite la colère des défenseurs de l’environnement et d’une montagne moins dépendante de l’industrie du ski.
L’expert des bosses se disait prêt, dans un communiqué publié lundi, à « incarner le projet et donner du sens à cette aventure ». « Je suis aligné avec les conditions qui m’ont été annoncées par David Lapartient et confirmées par les présidents de région, Laurent Wauquiez [Fabrice Pannekoucke l’a remplacé début septembre 2024 après sa démission] et Renaud Muselier », avait-il ajouté.
« Je félicite chaleureusement Edgar Grospiron (…). Aujourd’hui, trente-trois ans jour pour jour après son titre olympique à Albertville 1992, c’est un beau symbole ! », a réagi Marie Barsacq, dans la foulée de l’annonce, jeudi. « Sa présidence sera proposée par le bureau exécutif à l’assemblée générale constitutive [du Cojop] qui aura lieu le 18 février 2025 au Stade de Lyon », a ajouté le ministère dans un communiqué. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique devrait donc vérifier a posteriori si le Haut-Savoyard n’est pas susceptible de se trouver dans une situation de conflit d’intérêts.