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Vendredi 29 mars, 600 000 clients d’EDF vont voir rouge, pour la dernière fois de la période hivernale qui s’achève. Ayant souscrit un contrat Tempo pour leur consommation d’électricité, ils bénéficient d’une tarification incitative – ou plutôt, ce vendredi, dissuasive. En contrepartie de prix réduits la plus grande partie de l’année, ils subissent pendant vingt-deux jours dits « rouges », entre le 1er novembre et le 31 mars, des tarifs prohibitifs, quatre fois et demie plus élevés que les jours « bleus ».

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Objectif : inciter les clients à moins consommer les jours de pointe. Un tarif potentiellement avantageux, à condition de pouvoir réagir aux signaux de prix. Comment ? En éteignant les convecteurs, ce qui suppose de disposer d’un autre mode de chauffage, et en différant machine à laver, lave-vaisselle et recharge de la voiture électrique. Sinon, attention à la facture !

EDF propose ces contrats, dits à « effacement », aux clients particuliers aux tarifs régulés (Tempo) comme en offre de marché (Zen Flex). Ils rencontrent un succès croissant. Mi-février, l’entreprise répertoriait 600 000 clients Tempo, soit un triplement en dix-huit mois. Au total, sur 34,3 millions de particuliers dotés d’un contrat d’électricité en France, 1 million d’entre eux ont souscrit auprès d’EDF un contrat incitatif, Tempo, Zen Flex ou Effacement jour de pointe (ancêtre de Tempo, qui n’est plus commercialisé).

Gisement important de flexibilité

La communication commerciale en faveur des tarifs réglementés n’est pas autorisée. Une dérogation a toutefois été accordée en octobre 2023, afin de mobiliser de nouveaux gisements d’effacement avant l’hiver. Des courriers ont été envoyés à 5 millions de clients pour promouvoir Tempo. De plus, l’accès à cette option a été étendu aux clients utilisant une plus faible puissance, à partir de 6 kilovoltampères, en février 2023.

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Fin 2022, EDF estimait à entre 5 et 6 gigawatts (GW) le potentiel d’effacement de la consommation électrique en France, tous opérateurs et clients confondus. Soit un gisement important de flexibilité, au regard de la pointe historique de consommation de 103 GW, le 8 février 2012.

Par ailleurs, environ 10 millions de clients particuliers ont opté pour un tarif réglementé heures pleines-heures creuses. Celui-ci permet de déplacer des consommations des heures de pointe vers des périodes de moindre demande : « 10 GW [chaque jour] à minuit », selon Yannick Jacquemart, directeur nouvelles flexibilités du gestionnaire de réseau de transport d’électricité français RTE, auditionné au Sénat, le 20 mars.

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