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Tel un château de cartes, l’assise de Michel Barnier est en passe de s’écrouler. Et la chute annoncée du premier ministre, dans le cas très probable d’une adoption de la motion de censure mêlant les voix de la gauche et de l’extrême droite, mercredi 4 décembre, laisse entrevoir le spectre de l’instabilité gouvernementale. Une nouvelle séquelle de la dissolution ratée d’Emmanuel Macron.

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Sans majorité à l’Assemblée nationale, Michel Barnier a eu recours, lundi 2 décembre, à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Le premier ministre s’est finalement résolu à cette option sur le texte issu du compromis obtenu entre députés et sénateurs, vendredi, en commission mixte paritaire sur le budget de la « Sécu ». « Il est nécessaire que la France se dote d’un projet de financement de la Sécurité sociale et d’un budget pour 2025. Pour cela, j’ai été au bout du dialogue avec l’ensemble des groupes politiques restant toujours ouvert et à l’écoute », a soutenu le locataire de Matignon. Une allusion à peine voilée aux nombreuses concessions lâchées par le Savoyard aux députés du Rassemblement national (RN) et à leur cheffe de file, Marine Le Pen.

En moins d’une semaine, la présidente du groupe d’extrême droite a exercé une pression maximale sur le premier ministre pour obtenir des mesures confortant son électorat populaire. Acculé, Michel Barnier a consenti à donner des gages à l’extrême droite en s’engageant à supprimer la surtaxe sur l’électricité et à réformer l’aide médicale de l’Etat.

Agent du chaos

Point d’orgue de ces négociations chaotiques, Matignon a publié un communiqué, lundi à la mi-journée, dans lequel le gouvernement renonçait à la baisse de 5 % sur le remboursement des médicaments, soulignant qu’il s’agissait là d’une réponse aux desiderata du RN, après un échange téléphonique entre Michel Barnier et Marine Le Pen. Une mesure à 800 millions d’euros jugée insuffisante par la leader frontiste qui a fait monter les enchères, une fois de plus, réclamant l’indexation sur l’inflation des pensions de retraite.

A la tribune de l’Assemblée, Michel Barnier ferme alors la porte aux nouveaux amendements déposés par le RN. Le groupe de Marine Le Pen et ses alliés ciottistes déposent in fine leur motion de censure et annoncent qu’ils voteront celle défendue par la gauche. « M. Barnier n’a pas souhaité répondre à la demande des onze millions d’électeurs du Rassemblement national, il a dit que chacun assumerait ses responsabilités. Nous assumerons donc les nôtres », a défié Marine Le Pen, lundi, devant la presse.

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