C’est une réaction fatiguée, un brin désabusée, d’un diplomate européen : « Il faut s’attendre à ce qu’il y ait tout le temps de l’incertitude. » Dans la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 mai, une cour de justice américaine a provoqué la surprise en jugeant illégale une partie des droits de douane imposés par Donald Trump. Quelques heures plus tard, une cour d’appel américaine suspendait en référé la décision prise en première instance. Sans se prononcer sur le fond, elle a remis en place les droits de douane, le temps de prononcer elle-même son jugement.
Pour Bruxelles, Tokyo ou Pékin, comment négocier dans ces conditions ? D’un côté, Donald Trump rêve d’afficher des « great deals » avec ses partenaires commerciaux. De l’autre, la base même des négociations commerciales change en permanence. La séquence de ces derniers jours est venue l’illustrer de manière spectaculaire.
Le 23 mai, Donald Trump menaçait d’imposer à 50 % les importations de l’Union européenne (UE) d’ici au 1er juin. Dimanche 25 mai, après un coup de téléphone avec Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, il a reporté la date au 9 juillet. Mercredi, la base légale des droits de douane s’effondrait. Jeudi, le référé en appel remettait en place les droits de douane, au moins temporairement. « Tout peut encore arriver. Ce n’est pas la fin de l’histoire », commentait, prudent, un haut fonctionnaire européen avant la décision en référé.
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