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La Sicile a adopté une loi obligeant les hôpitaux publics à embaucher des médecins pratiquant l’avortement, a constaté mercredi 28 mai l’Agence France-Presse sur le site du Parlement régional. En Italie, l’accès à des IVG sécurisées est rendu difficile en raison d’un pourcentage élevé de gynécologues refusant de les pratiquer pour des raisons morales ou religieuses.

La situation est particulièrement critique en Sicile. Selon les derniers chiffres du ministère de la santé, sur les 55 hôpitaux siciliens disposant d’un service de gynécologie, l’avortement est pratiqué dans 47,3 % d’entre eux, alors que la moyenne italienne est de 61,1 %.

L’avortement est légal en Italie depuis 1978, mais la clause d’objection de conscience constitue un obstacle à l’application de la loi. « Théoriquement, les hôpitaux publics en Italie sont obligés de garantir l’accès à l’avortement, mais dans la pratique ce n’est pas toujours possible quand il y a une grande concentration de médecins objecteurs de conscience », relève dans son édition en ligne de mercredi le quotidien Il Post. La région sicilienne est « l’une de celles dans laquelle il est le plus difficile d’avorter », observe-t-il.

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Un climat anti-IVG

La position des gynécologues est encore plus alarmante : en 2022, 60,7 % d’entre eux étaient objecteurs de conscience en Italie, un pourcentage s’élevant à 81,5 % en Sicile, toujours selon le ministère de la santé. Le nombre d’IVG pratiquées dans le pays en 2021 s’élevait à 63 653, soit 20 000 de moins qu’en 1988 et 171 000 de moins qu’en 1982, année record. Les associations anti-avortement sont actives dans de nombreux hôpitaux et cliniques à travers le pays.

La première ministre ultraconservatrice Giorgia Meloni a assuré à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas l’intention de modifier la loi sur l’avortement mais ses opposants la soupçonnent de chercher à compliquer le recours à l’IVG. Au dernier sommet du G7, qui s’était tenu en Italie en juin 2024, le pays hôte avait posé son veto sur la mention du droit à l’avortement dans la déclaration finale et refusé d’écrire à nouveau la formulation agréée l’année précédente. Cela avait occasionné des tensions entre Emmanuel Macron et Giorga Meloni.

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Pendant la campagne électorale de 2022 ayant conduit à son arrivée au pouvoir, Mme Meloni, qui se présente elle-même comme une « mère chrétienne » opposée à l’avortement et prônant les valeurs traditionnelles de la famille, avait déclaré : « Nous ne toucherons pas à la loi sur l’avortement, nous voulons juste que [les femmes] sachent qu’il y a d’autres options. »

Le Monde avec AFP

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