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Histoires Web mardi, novembre 19
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Ils sont probablement les usagers de stupéfiants qui cristallisent le plus l’attention publique : les « crackers », ces personnes consommant du crack, la drogue dite « du pauvre » (de la cocaïne à laquelle on a rajouté une base) sous la forme de petites galettes inhalées à l’aide d’une pipe, se sont faits moins visibles pendant les Jeux olympiques, à Paris. Ils sont, pour autant, loin d’avoir disparu.

Lire aussi (2021) : Composition, effets, dangers, sevrage… qu’est-ce que le crack ?

Le préfet de police, Laurent Nunès, s’y était engagé en février : « Le problème du crack sera réglé avant les Jeux. » Deux mois après la cérémonie de clôture, un constat est largement partagé dans les rangs des associations du secteur : si aucune « scène ouverte » d’ampleur – un lieu de consommation collective à l’air libre – ne s’est reconstituée depuis le démantèlement du campement du square Forceval, dans le 19e arrondissement, en 2022, la consommation de rue se poursuit. Toujours concentrée dans le Nord-Est parisien, de part et d’autre du périphérique.

« La pression des forces de l’ordre empêche tout regroupement important d’usagers à un endroit », explique Marie-Ongün Rombaldi, déléguée générale de la Fédération Addiction, qui rappelle qu’il ne s’agit pas seulement de crack, mais d’une polyconsommation de drogues. « Durant les Jeux, les consommateurs se sont cachés, d’autres sont partis consommer ailleurs, précise-t-elle. Et puis, ils sont revenus, par petits groupes. » Dans le nord du 10e arrondissement, dans l’est et le nord du 18e, à la porte de la Chapelle, ou encore dans une partie du 19e… Une géographie proche de celle des dernières années.

« Il faut sortir ces personnes de la rue »

« On est d’abord sur une action sécuritaire qui ne fait que déplacer le problème, alors qu’il faut un ensemble de politiques publiques coordonnées, sur l’offre de soins, le logement, le social… », reprend la responsable. Même si des avancées se sont fait sentir ces derniers mois, avec des places d’hébergement supplémentaires, des redirections en régions pour les usagers qui le souhaitent, quelques lits d’hospitalisation, quelques places en addictologie…

Un « déplacement » du problème : c’est ce que pointe le collectif de riverains « Rosa Craque », mobilisé dans le quartier Rosa Parks (19e), où des usagers de drogues sont arrivés en nombre, à l’été 2023, alors que se construisaient, dans le nord de Paris, des infrastructures sportives. « Un terrain a été ouvert cet été pour les “stocker”, même si je n’aime pas le mot, dans un lieu qu’on appelle la forêt linéaire », rapporte Ambroise Boulanger, membre du collectif.

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