Quelques mois seulement après la version du cinéaste américain Robert Eggers (Dracula, 2024), c’est au tour de Luc Besson de s’attaquer au mythique vampire, motif que l’histoire du cinéma n’a eu de cesse de remettre sur le métier, de reprendre et de réinterpréter au gré des avancées technologiques et des obsessions de l’époque. De l’aveu même de Luc Besson, ce film-là est celui de la « renaissance artistique », après une cascade de déboires : difficultés financières liées à sa société Europacorp, finalement revendue, et à son ambitieux projet d’école, la Cité du cinéma.
S’ajoutent à cela plusieurs témoignages d’agressions sexuelles et une plainte pour viol qui, en 2023, a débouché sur un non-lieu, faute de preuves suffisantes. Si Dogman (2023) se voulait déjà le film de « l’après », il fut un échec cuisant (un budget de 20 millions d’euros, moins de 300 000 spectateurs). Alors il faut renaître encore, et voilà donc Dracula : cette figure de vampire traînant sa mélancolie à travers les âges, ici meurtri et néanmoins indéboulonnable, a forcément des allures d’autoportrait.
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