Donald Trump est imprévisible. Après avoir multiplié les allusions sur l’hypothèse d’un troisième mandat depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il rejette désormais cette éventualité, interdite par la Constitution. « Ce n’est pas ce que je cherche à faire », a-t-il déclaré lors d’un entretien enregistré vendredi en Floride pour l’émission « Meet the Press with Kristen Welker » de NBC News, diffusée dimanche 4 mai. « Je souhaite passer [à la Maison Blanche] quatre très bonnes années et laisser la place à quelqu’un d’autre, idéalement un grand républicain », a ajouté Donald Trump, qui cite son vice-président J. D. Vance et son secrétaire d’Etat Marco Rubio comme potentiels successeurs.
Interrogé sur des questions juridiques, le président s’est montré hésitant. A la question de savoir s’il pensait devoir respecter la Constitution des Etats-Unis, il a répondu : « Je ne sais pas. J’ai de brillants avocats qui travaillent pour moi, et ils vont évidemment suivre ce que la Cour suprême a dit. » Egalement interrogé pour savoir si les étrangers présents sur le sol américain devaient bénéficier d’une procédure judiciaire régulière, comme le prévoit la Constitution, le milliardaire républicain a déclaré : « Je ne suis pas avocat. Je ne sais pas. »
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une priorité absolue, parlant d’« invasion » par des « criminels venus de l’étranger » et mettant en scène des opérations de police. Mais plusieurs de ses décisions ont été bloquées par des juges. Des tribunaux et cours d’appel fédéraux ainsi que la Cour suprême ont déjà bloqué provisoirement le recours à une loi de 1798 sur « les ennemis étrangers », jusqu’alors utilisée exclusivement en temps de guerre et réutilisée par l’administration Trump, au motif que les personnes expulsées devaient pouvoir faire valoir leurs droits. Ces décisions judiciaires ont suscité la fureur du républicain, qui estime « impossible qu’il y ait des procès pour des millions et des millions » d’immigrés.
Trump s’attribue les « bons côtés » de l’économie américaine
Donald Trump estime par ailleurs que les « bons côtés » de l’économie américaine sont la conséquence de sa politique tandis que « les mauvais côtés » résultent de l’action de son prédécesseur, Joe Biden, qui « a fait un travail terrible ».
Selon lui, l’économie américaine reflète « pour certains aspects » sa politique. « J’ai réussi à faire baisser les prix », soutient M. Trump, en défendant la guerre commerciale qu’il a lancée depuis son retour à la Maison Blanche. Si les baromètres économiques réguliers montrent une nervosité croissante, les indicateurs officiels restent contenus (4,2 % de chômage en avril, 2,3 % d’inflation en mars, légèrement au-dessus de la cible de la banque centrale américaine).
Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) ont cependant dégradé leurs prévisions pour la première économie mondiale, anticipant moins de croissance, plus d’inflation et de chômage. Interrogé sur le risque d’une récession aux Etats-Unis, le président américain répond : « Tout peut se passer. »
Le président, qui a sérieusement menacé de limoger le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a clarifié ses intentions, déclarant qu’il ne le limogerait pas avant la fin de son mandat, en mai 2026, tout en appelant de nouveau à baisser les taux d’intérêt. « [Powell] devrait les baisser. Et, à un moment donné, il le fera. Il préfère ne pas le faire parce qu’il n’est pas un de mes fans. Vous savez, il ne m’aime pas parce que je pense que c’est un vrai coincé », a-t-il déclaré.
Donald Trump, qui a déstabilisé les marchés financiers en imposant d’importants droits de douane aux produits importés aux Etats-Unis, a en outre refusé d’exclure, auprès de NBC News, la possibilité que certains de ces prélèvements deviennent permanents : « Non, je ne le ferai pas, car si quelqu’un pense que les droits de douane ne seront plus appliqués, pourquoi construirait-il aux États-Unis ? » Il a dans le même temps reconnu avoir été « très dur avec la Chine » en matière de droits de douane, ajoutant toutefois que Pékin souhaitait désormais parvenir à un accord. « Ils veulent vraiment conclure un accord. Nous verrons comment cela se passe, mais il faut que ce soit un accord équitable. »
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Enfin, il a déclaré qu’il accorderait un nouveau délai à la plateforme TikTok pour se vendre à un propriétaire américain si cela était nécessaire pour conclure un accord. Il a déclaré avoir « un petit faible » pour l’application et aimerait finaliser une transaction qui la maintiendrait disponible pour les Américains.