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Histoires Web mardi, décembre 23
Donald Trump lance une nouvelle classe de navires de guerre à son nom

Fait extrêmement inhabituel pour un président en exercice, Donald Trump a annoncé, lundi 22 décembre, le lancement d’une nouvelle classe de navires de guerre de grande taille qui portera son nom. Ces navires seront « les meilleurs du monde », a assuré le président américain pendant une conférence de presse depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, précisant que deux navires de guerre de la Trump Class USS Defiant seraient construits pour commencer.

Des images représentant le futur navire en mer et en pleine action étaient exposées sur des chevalets autour du pupitre. Donald Trump a déclaré que cette nouvelle classe de bâtiments de « 30 000 à 40 000 tonnes » était conçue comme un message « pour tout le monde, ce n’est pas pour la Chine. Nous nous entendons très bien avec la Chine ».

Les Etats-Unis gardent, selon les experts, une force de projection en mer sensiblement supérieure à celle de la Chine, qui a entrepris de renforcer et moderniser sa propre flotte. Pékin a récemment mis en service son troisième porte-avions, équipé d’un système de catapultes électromagnétiques, et un quatrième serait en construction, selon des rumeurs persistantes.

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Le dirigeant républicain a estimé que la construction des deux premiers nouveaux navires prendrait « environ deux ans et demi », assurant que cette nouvelle classe de bâtiments compterait ensuite « rapidement » dix navires et, au terme du projet, de 20 à 25 navires. « Chacun d’eux sera le plus grand navire de guerre de l’histoire de notre pays » et même « du monde », a assuré le président.

Donald Trump a invoqué le souvenir des grands cuirassés américains qui se sont illustrés pendant la seconde guerre mondiale, par exemple le USS Missouri, pour présenter ce projet de nouveaux géants d’acier, dont il a promis qu’ils seraient construits aux Etats-Unis. Il a précisé que ces bâtiments seraient équipés de canons et de lasers, et qu’ils pourraient porter des armes hypersoniques et nucléaires.

Trump impliqué dans la conception

Le républicain a, par ailleurs, dit vouloir s’impliquer personnellement dans la conception des nouveaux bateaux. Dès son premier mandat, il s’était intéressé de près au sujet de la construction navale, notamment pour critiquer l’aspect des récents bâtiments furtifs.

Il a repris cette critique fin septembre, en parlant de bateaux « affreux ». Devant une assemblée des plus hauts gradés de l’armée américaine, il s’était lancé dans une tirade sur le sujet. « Je ne suis pas fan de certains des navires que vous faites. Je suis quelqu’un qui est très porté sur l’esthétique et je n’aime pas certains des navires que vous faites sur le plan de l’esthétique », avait-il déjà dit.

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Donald Trump, qui n’a pas d’expérience militaire ni navale particulière, a quelques idées arrêtées sur les technologies de défense. Fin octobre, dans un discours à bord d’un porte-avions stationné au Japon, il avait plaidé pour le retour de catapultes à vapeur pour propulser des avions, au lieu des plus récents systèmes électromagnétiques, arguant que la maintenance était plus facile et l’aspect visuel plus frappant. « J’aime voir cette belle vapeur qui se déverse du pont. Avec de l’électricité, ça n’existe pas », avait-il lancé.

L’annonce de lundi suit de peu le vote par le Congrès américain d’une loi de défense prévoyant un budget annuel de plus de 900 milliards de dollars (765 milliards d’euros environ). Elle vient aussi au moment où l’opposition démocrate reproche déjà à Donald Trump une conception monarchique de la présidence, qui le voit mettre son nom sur des bâtiments publics, accrocher des portraits de lui-même à la Maison Blanche et envisager de frapper une pièce de monnaie commémorative à son effigie.

Caracas soutenu par Moscou

Donald Trump a souligné que les Etats-Unis avaient déployé une « gigantesque armada » dans les Caraïbes où l’armée américaine a déjà rassemblé une flottille de navires de guerre – dont le plus grand porte-avions du monde – et mené une série de frappes contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue.

Répondant à la question d’un journaliste lui demandant si l’objectif de Washington était de contraindre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, à quitter le pouvoir, M. Trump a répondu : « C’est à lui de décider ce qu’il veut faire. Je pense que ce serait sage de sa part. Mais encore une fois, on verra bien. »

Le dirigeant américain a réitéré ses accusations selon lesquelles le Venezuela avait fait « des choses horribles aux Etats-Unis » en y renvoyant notamment « leurs criminels, leurs prisonniers, leurs trafiquants de drogue, leurs malades mentaux et leurs incompétents dans notre pays plus que dans tout autre pays ».

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Caracas dément toute implication dans le trafic de stupéfiants et assure que Washington cherche à renverser le régime pour s’emparer des réserves pétrolières de son pays, les plus importantes de la planète.

Nicolas Maduro, dans un discours dont on ne sait s’il a été prononcé avant ou après les déclarations de Donald Trump, a estimé que le président américain « s’en sortirait mieux (…) s’il s’occupait des affaires de son pays », plutôt que du Venezuela. Il a reçu, dans la journée, un soutien appuyé de la Russie, à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la crise entre Washington et Caracas.

Le Monde avec AFP

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