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Réagissant aux propos de Donald Trump sur le Groenland, le canal de Panama ou le Canada, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré, mercredi 8 janvier, que les visées expansionnistes du président élu suscitent « une certaine incompréhension » chez les dirigeants européens, après s’être entretenu avec plusieurs d’entre eux.

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« Le principe de l’inviolabilité des frontières s’applique à tout pays, peu importe qu’il soit petit ou un Etat très puissant, c’est un principe fondamental du droit international », a dit le chancelier social-démocrate lors d’une déclaration à la presse, avant d’ajouter : « C’est la raison pour laquelle une certaine incompréhension s’est clairement manifestée » pendant les discussions avec d’autres responsables européens « au sujet des dernières déclarations en provenance des Etats-Unis ».

Le président élu américain a réitéré mardi ses ambitions d’annexer le canal de Panama et le Groenland, par la force si besoin est, au cours d’une conférence de presse. Comme on lui demandait s’il pouvait garantir qu’il n’aurait pas recours aux forces armées pour annexer le canal de Panama, une artère vitale pour le transport maritime mondial, et le Groenland, un territoire autonome du Danemark, Donald Trump a répondu : « Je ne peux pas vous l’assurer, sur aucun des deux. »

« Chaque Etat doit s’en tenir » au principe d’inviolabilité des frontières, qu’il soit « situé à l’est ou à l’ouest de nous », a rétorqué Olaf Scholz, dans une allusion à la Russie et aux Etats-Unis. Pour le chancelier allemand, le président russe, Vladimir Poutine, « a violé ce principe » en envahissant l’Ukraine, ce qui a ramené « la guerre au cœur de l’Europe ».

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Le Danemark « ouvert au dialogue » sur l’Arctique

Olaf Scholz a également pris ses distances avec l’exigence de Donald Trump de voir les Etats membres de l’OTAN accroître leur budget de défense à 5 % de leur PIB, contre les 2 % actuellement requis.

« Les capacités militaires nécessaires sont déterminées très précisément et discutées avec tous les partenaires de l’alliance », a souligné le chef du gouvernement allemand, avant d’ajouter : « Il est important que nous abordions ces questions ensemble et agissions d’une seule voix ».

Le Danemark s’est dit, de son côté, prêt à « coopérer » avec les Etats-Unis concernant l’Arctique. Le royaume du Danemark, qui rassemble Danemark continental, Groenland et îles Féroé est « ouvert à un dialogue avec les Américains sur la manière dont nous pouvons coopérer, peut-être même plus étroitement que nous ne le faisons déjà », a déclaré mercredi à la presse le ministre des affaires étrangères danois, Lars Lokke Rasmussen, sans donner davantage de précisions.

Le chef de la diplomatie danoise a noté que la fonte des glaces et l’ouverture de nouvelles voies maritimes arctiques conduisaient à une « rivalité croissante entre les grandes puissances » dans la région, avec la présence à la fois de la Chine et de la Russie.
« Il est tout à fait légitime que les Etats-Unis et l’OTAN – et donc aussi le royaume du Danemark – en soient conscients », a-t-il ajouté.

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Donald Trump a jugé avant Noël que le contrôle du Groenland était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde ». Mardi, il a refusé d’exclure le recours à la force pour l’annexer, provoquant la stupéfaction dans ce vaste territoire et à Copenhague, comme dans les autres capitales européennes, Paris dénonçant « une forme d’impérialisme ».

M. Lokke Rasmussen a répondu en appelant au calme. « Il ne faut pas forcément dire tout haut tout ce que l’on pense », a-t-il lancé, ajoutant : « J’essaie de travailler en fonction des réalités et je pense que nous devrions tous nous rendre service en ralentissant un peu notre rythme cardiaque. » « L’idée exprimée à propos du Groenland n’est évidemment pas bonne, mais peut-être plus important encore, cela ne va pas se produire », a de son côté déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse donnée à Paris.

Relire notre archive de 2019 | Pourquoi Donald Trump s’intéresse au Groenland depuis 2019

Le Monde avec AFP

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