Donald Trump est arrivé vendredi 25 juillet pour un week-end prolongé en Ecosse qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, et où un important dispositif de sécurité a été déployé en prévision de manifestations. « Je suis en Ecosse maintenant. Beaucoup de réunions prévues !!! », a annoncé le président américain sur son réseau Truth Social.
Après son arrivée à bord de l’avion présidentiel Air Force One en début de soirée à l’aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, Donald Trump s’est rendu à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l’entreprise familiale dirigée par ses fils.
L’agenda officiel du président américain est vide samedi. Il doit rencontrer dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord sur les droits de douane. Une perspective que le président américain a jugé possible à « 50-50 ».
La police écossaise, qui se prépare à des manifestations, a annoncé la mise en place d’une « opération d’envergure à travers tout le pays pendant plusieurs jours ».
Un golf avec Keir Starmer
Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s’arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier ne passe pas pour être féru de golf et il cherchera surtout à maintenir l’entente entre leurs deux pays, après avoir jusqu’ici évité que son pays ne soit frappé de droits de douane exorbitants.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont en effet annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s’inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le « peaufiner ». A son arrivée en Ecosse, Donald Trump a toutefois affirmé que l’heure serait à la « célébration ». « L’accord est conclu » avec Londres, a-t-il insisté, ajoutant que les deux dirigeants parleraient « d’autres choses ».
Avant son départ de Washington, il a néanmoins semblé doucher les espoirs britanniques d’obtenir des droits de douane durablement réduits sur l’acier et l’aluminium. « Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous », a justifié Donald Trump.
En Ecosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute également au menu des discussions, au moment où le Premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français Emmanuel Macron pour reconnaître l’Etat de Palestine.
Trump tance l’Europe sur l’immigration
A son arrivée, Donald Trump a également évoqué l’immigration en Europe, appelant les pays européens « à se ressaisir » et à « mettre un terme à cette horrible invasion », en prenant exemple sur sa propre politique d’expulsions de sans-papiers.
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« Sinon l’Europe n’existera plus. Nous, comme vous le savez, personne n’est entré dans le pays le mois dernier. Personne. Nous avons fermé les frontières. Mais vous, vous laissez cela se produire, a-t-il lancé sur le tarmac de l’aéroport de Prestwick. Certains dirigeants n’ont pas laissé cela se produire, et ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Je ne les nommerai pas pour ne pas embarrasser les autres ».
En traversant l’Atlantique, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019 avant son procès. Depuis l’Ecosse, il a assuré n’avoir jamais été « informé » que son nom figurait dans les dossiers judiciaires liés à l’ancien financier.
Cette visite privée de Donald Trump sera suivie d’un retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d’Etat à l’invitation du roi Charles III s’annonçant fastueuse. Il avait assuré au cours d’une précédente visite, en 2023, se sentir « à la maison » en Ecosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d’émigrer à 18 ans aux Etats-Unis.
Des manifestations prévues samedi
Son affection n’est pas forcément réciproque : des manifestations sont prévues samedi à Edimbourg et à Aberdeen, ainsi qu’à proximité de ses golfs, pour protester contre sa présence. En 2018, sa précédente visite à Turnberry avait poussé des milliers de personnes à manifester à Glasgow et à Edimbourg.
Le Premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l’Ecosse « entretient une amitié solide avec les Etats-Unis depuis des siècles ».
La construction d’un nouveau parcours par le groupe aujourd’hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l’Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d’élus écologistes. Ce n’est que l’un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump.
Si Donald Trump n’a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d’intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l’étranger.