Reçu avec tous les égards à Ryiad (Arabie saoudite) mardi 13 mai, Donald Trump, a signé avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman un « partenariat économique stratégique » et a récolté de pharaoniques promesses d’investissements et d’achats saoudiens, en particulier dans la défense et l’intelligence artificielle.
La Maison Blanche a estimé le montant revenant aux Etats-Unis à 600 milliards de dollars, ce qui correspond au chiffre qu’avait avancé en janvier le prince héritier, surnommé « MBS ». En particulier, l’Arabie saoudite doit, selon un communiqué américain, acheter pour 142 milliards de dollars d’équipements militaires « de pointe », ce qui en ferait, d’après la même source, le « plus important [contrat de défense] de l’histoire ». Par ailleurs, la société saoudienne DataVolt va engager « 20 milliards de dollars dans des centres de données et des infrastructures énergétiques liés à l’intelligence artificielle » aux Etats-Unis, selon Washington.
La Maison Blanche a aussi évoqué des contrats technologiques d’un montant total de 80 milliards de dollars, impliquant Google, les éditeurs de logiciels Oracle et Salesforce, ou le géant des semi-conducteurs AMD.
Diplomatie transactionnelle
Le président américain, accompagné de plusieurs grands patrons dont son allié Elon Musk, avait promis d’encaisser de « gros chèques » pendant son déplacement, fidèle à son approche diplomatique transactionnelle.
Mohammed Ben Salman a réservé au milliardaire républicain de 78 ans, sensible à la pompe protocolaire, un accueil sur mesure, avec escorte d’avions de combat, garde à cheval et fastes du palais royal. La cordialité entre les deux hommes, que l’on a vu deviser avec animation et force sourires, a marqué cette première journée de déplacement. « Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup », a insisté M. Trump.
Si l’on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, la tournée du président américain, qui doit durer jusqu’au 16 mai, est le premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début du second mandat. Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international. La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique.
Du côté des pays visités, l’enjeu est aussi de s’assurer le soutien d’un président impulsif, qui prône un désengagement militaire et stratégique des Etats-Unis, en dehors des environs géographiques immédiats de la première puissance mondiale.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Mais le républicain, qui se flatte de maîtriser l’art du « deal » diplomatique autant qu’économique, devra bien évidemment aborder avec tous ses hôtes les grands sujets régionaux. Ainsi l’Iran, avec qui les Américains mènent des négociations sur le nucléaire, mais aussi la Syrie ou encore Gaza, où la situation humanitaire ne cesse d’empirer.
Attendu au Qatar mercredi
Donald Trump a notamment « accepté de saluer » le président syrien Ahmed Al-Charaa, mercredi, pendant sa visite officielle à Ryad, a fait savoir un haut responsable américain. Nommé président par intérim après l’offensive menée par sa coalition islamiste, qui a renversé le président Bachar al-Assad en décembre, M. Al-Charaa déploie désormais une intense activité diplomatique, auprès des pays arabes mais aussi occidentaux.
Le président américain est ensuite attendu mercredi au Qatar, une étape très attendue sur fond de forte polémique. L’opposition américaine lui reproche d’avoir accepté « le plus gros pot-de-vin étranger de l’histoire récente », selon les mots du chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer.
La famille royale du Qatar a offert à Donald Trump un Boeing 747 pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat. « Je pense que c’est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant, a déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse lundi, avant de s’envoler pour sa tournée au Moyen-Orient.
« Je ne suis pas du genre à refuser une telle offre », a ajouté le président américain estimant qu’il s’agissait là d’un « cadeau temporaire », pour remplacer les deux vieillissants Air Force One, nom donné aux avions présidentiels.