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La Maison Blanche a dévoilé, vendredi 2 mai, la première ébauche de budget du second mandat de Donald Trump, un projet qui taille dans les programmes allant à l’encontre de ses idées ultraconservatrices, en n’épargnant que les dépenses militaires et sécuritaires.

Le texte, un premier jet qui devra suivre un long et difficile parcours parlementaire, comprend une augmentation de 13 % du budget de la défense et de 65 % de celui de la sécurité intérieure. Mais il prévoit aussi des coupes de 22 % dans les dépenses non militaires de l’Etat, soit 163 milliards de dollars.

Il s’agit de « réduire ou de supprimer des programmes “woke” détournés contre les Américains moyens, les dépenses inutiles ou qui relèvent des Etats ou collectivités locales », a expliqué l’exécutif américain. Ce projet recense les priorités de Donald Trump, sans évoquer la partie « recettes » donc tout le volet fiscal , qui sera détaillée dans un texte plus fouillé attendu en mai.

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La décision finale appartient au Congrès, qui se basera sur ces grandes lignes du président américain pour rédiger les douze textes de loi différents nécessaires chaque année à l’élaboration du budget.

La marque d’Elon Musk

Pendant une conférence de presse, des responsables de la Maison Blanche ont expliqué être « soudés » derrière le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) mené par le multimilliardaire Elon Musk, allié de Donald Trump, chargé des réductions de la dépense publique. Et de fait, le texte porte la marque du patron de Tesla, qui a d’ores et déjà bouleversé le fonctionnement de l’administration fédérale, en faisant renvoyer des milliers de fonctionnaires et en faisant fermer des agences entières.

Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a immédiatement dénoncé le texte comme « une attaque en règle contre les Américains qui travaillent dur ».

Le projet budgétaire promet de financer des « expulsions massives et [de] mettre un coup d’arrêt au flot d’avantages accordés sans limites aux migrants illégaux », selon la Maison Blanche.

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De nombreuses coupes souhaitées par le gouvernement républicain ciblent des programmes jugés « woke », terme péjoratif utilisé par les conservateurs pour désigner des politiques de promotion de la diversité ou des courants de recherche universitaire sur le genre ou les discriminations raciales.

L’Usaid, la science du climat et la recherche médicale visées

La Maison Blanche a en particulier mis dans son viseur la grande agence d’aide au développement américaine, l’Usaid, l’une des cibles de prédilection du gouvernement Trump. « L’aide au développement américaine a été dirigée vers des priorités d’extrême gauche », assène l’exécutif américain, en annonçant par exemple la fin de subventions à des programmes de planning familial en Afghanistan, en Syrie et en Afrique.

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La Maison Blanche s’en prend aussi aux autorités fédérales référentes en matière de santé et de climat, déjà profondément refaçonnées par le président républicain. Le puissant organisme chargé de la recherche médicale, le NIH, verrait son budget dégringoler, passant d’environ 48 à 27 milliards de dollars. L’administration Trump l’accuse d’avoir promu de « dangereuses idéologies » en finançant par exemple une étude sur la santé mentale d’adolescents transgenres.

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L’exécutif vise également nombre de programmes sur le changement climatique et les énergies renouvelables, dont certains de surveillance satellitaire servant selon elle à établir « des mesures climatiques inutiles ». Ces données fournies par la NOAA (l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique) et la NASA sont utilisées par des climatologues du monde entier pour étudier l’avancée du dérèglement climatique.

La NOAA, également accusée d’avoir « radicalisé les étudiants » et de prêcher « l’alarmisme climatique » verrait son budget de recherche fondre tandis que la NASA serait contrainte d’abandonner un projet de retour sur Terre d’échantillons de roche collectés sur Mars − tout en se concentrant sur l’envoi d’hommes sur la planète rouge.

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Le Monde avec AFP

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