La bulle de Washington est connue et honnie aux Etats-Unis. C’est celle d’une capitale hors sol, composée de politiciens chevronnés, de consultants, de journalistes, pour lesquels la trajectoire politique de Donald Trump restera à jamais opaque.
Mais il existe une autre bulle, celle dans laquelle s’enferme aujourd’hui le président américain, alors que l’inquiétude monte sur un possible court-circuit économique. Dans ce monde parallèle strié d’or, le début de ce second mandat dessine une félicité incomparable, pour le milliardaire et son pays. Mardi 29 avril, près de Detroit (Michigan), Donald Trump n’a pas eu assez de mots assez chaleureux pour se féliciter lui-même, après « les cent premiers jours les plus réussis de toute administration dans l’histoire de notre pays (…) On débute tout juste, vous n’avez encore rien vu ! ».
Prononcé à Warren, dans un comté largement acquis à sa cause, le discours de Donald Trump a ressemblé davantage à une postface de campagne qu’à une allocution solennelle. Il était plein de ses digressions coutumières, de voyages dans le temps, de mensonges flagrants, de méchancetés à l’égard des démocrates. A croire qu’il lui manque : le président continue de parler de Joe Biden, organisant même une consultation orale du public, pour savoir quel surnom convenait le mieux, Sleepy Joe ou Crooked Joe, l’endormi ou le corrompu. « Là où ils sont les meilleurs, c’est pour tricher aux élections », a-t-il lancé au sujet des démocrates, qui auraient « totalement perdu toute confiance ». En revanche, Donald Trump n’a fait aucun effort pédagogique pour donner une cohérence à sa politique douanière, qui rend nerveux les marchés et les Américains.
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