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Histoires Web jeudi, octobre 30
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Donald Trump a annoncé à des journalistes avoir conclu un accord d’un an sur les terres rares après son entretien avec son homologue chinois, Xi Jinping, jeudi 30 octobre en Corée du Sud. Le président américain a également annoncé ramener de 20 % à 10 % les droits de douane pour Pékin. La rencontre entre les deux dirigeants était censée apaiser la guerre commerciale qui les oppose, et qui ébranle toute l’économie mondiale. M. Trump a dit qu’il se rendrait en Chine en avril.

Le président américain a quitté la ville sud-coréenne de Busan jeudi à bord d’Air Force One, en direction de Washington, après une réunion d’une heure et quarante minutes avec Xi Jinping. Les dirigeants des deux plus grandes économies mondiales, qui ne s’étaient pas vus face à face depuis six ans, se sont serré la main mais n’ont pas fait de déclaration aux médias. Ce n’est qu’à bord de l’avion présidentiel que M. Trump a livré le résultat de la rencontre auprès de journalistes.

Avant la rencontre, le locataire de la Maison Blanche, qui venait juste d’annoncer une relance immédiate des essais d’armes nucléaires, avait qualifié son homologue de « redoutable négociateur » tout en disant s’attendre à une rencontre « très réussie ».

Xi Jinping avait, lui, assuré que c’était « un plaisir de revoir » Donald Trump, alors que les deux hommes posaient pour les photographes dans un austère bâtiment de l’aéroport de Busan (sud-est).

« La Chine et les Etats-Unis peuvent assumer conjointement leurs responsabilités de grandes puissances et travailler ensemble à la réalisation de projets plus ambitieux et concrets, pour le bien de nos deux pays et du monde entier », a-t-il affirmé. Les deux dirigeants ont ensuite entamé une réunion bilatérale avec leurs délégations.

Rivalité

Donald Trump n’a pas répondu à une journaliste qui lui demandait de commenter sa toute fraîche, et surprenante annonce nucléaire. Il a ordonné à son ministère de la défense de « commencer à tester » les armes nucléaires des Etats-Unis, après que son homologue russe Vladimir Poutine l’a défié avec un test d’un drone sous-marin à capacité nucléaire. De quoi poser un rapport de force, juste avant de s’attabler avec Xi Jinping pour tenter de finaliser une trêve commerciale préparée par les conseillers américains et chinois ces derniers jours.

Les deux dirigeants se connaissent bien pour s’être vus cinq fois pendant le premier mandat du républicain, mais leur dernière entrevue remonte à 2019.

Depuis, la rivalité entre les deux superpuissances n’a fait que s’intensifier et surtout Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier, a déclenché une radicale offensive protectionniste, au service de son idéologie « L’Amérique d’abord ».

Le président américain a déjà laissé entrevoir une baisse des droits de douane américains qui avaient été imposés à la Chine en raison de sa contribution, selon Washington, aux ravages causés par le trafic de fentanyl aux Etats-Unis.

En contrepartie, Pékin pourrait accepter de retarder l’application de ses restrictions à l’exportation de terres rares – matériaux indispensables à l’industrie (automobile, smartphones, armement…) sur lesquels la Chine exerce un quasi-monopole.

Selon le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, le géant asiatique envisageait également de reprendre ses achats de soja aux Etats-Unis, un sujet sensible politiquement à l’heure où les agriculteurs américains souffrent.

De multiples sujets de friction

Ce sommet arrive après quelques semaines particulièrement mouvementées. Le 19 septembre, Donald Trump annonçait une prochaine rencontre avec son homologue chinois, après une conversation téléphonique « très productive ». Puis les sujets de friction se sont accumulés, jusqu’à celui qui fait sortir le président américain de ses gonds : la décision le 9 octobre par Pékin de restreindre ses exportations de terres rares, au risque de compromettre le grand programme de réindustrialisation du locataire de la Maison Blanche.

Le milliardaire new-yorkais, dénonçant une manœuvre « hostile », avait menacé d’imposer des surtaxes douanières écrasantes et de bouder la rencontre. Avant de se radoucir, dans l’une des volte-face dont il a l’habitude.

L’accord commercial en gestation ne réglera pas les contentieux de fond entre les deux puissances, qui sont économiques mais aussi stratégiques.

Donald Trump voit d’un mauvais œil les manœuvres diplomatiques de son homologue chinois pour rallier les grands pays émergents et il s’est plusieurs fois irrité des liens entre la Chine et la Russie.

Mais le président américain a aussi intérêt, politiquement, à annoncer l’un de ces « deals » dont il raffole alors qu’il est empêtré chez lui dans une crise budgétaire prolongée.

La rencontre avec Xi Jinping conclut, sur une note beaucoup plus sobre, une tournée asiatique qui l’a vu accueilli avec tous les égards en Malaisie, au Japon et en Corée du Sud, avec des cadeaux fastueux et des promesses de gigantesques investissements aux Etats-Unis.

Le Monde avec AFP

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