C’est l’histoire d’une domination sans partage, dont la fin est sans cesse prédite et sans cesse repoussée. A la sortie de la seconde guerre mondiale, il y a quatre-vingts ans, l’hégémonie du dollar a été établie sur fond de triomphe militaire et économique des Etats-Unis. Depuis, chaque décennie a eu droit à l’annonce de sa mort.
Fin 1960, avec la victoire de John F. Kennedy à l’élection américaine, les marchés financiers craignaient déjà que le nouveau président ne creuse trop le déficit. Il a fallu l’intervention des banques centrales occidentales pour sortir de la crise.
Une décennie plus tard, en 1971, quand les accords de Bretton Woods volent en éclats, mettant fin à la convertibilité en or du dollar, les spécialistes prédisaient le lent déclin du billet vert. Là encore, à tort. Dans les années 1980, le yen japonais paraissait être un concurrent inarrêtable à la monnaie américaine. Puis, en 1999, l’émergence de l’euro a semblé créer une alternative crédible : vingt-cinq ans plus tard, si la monnaie unique est la deuxième plus utilisée au monde, elle demeure trois fois moins importante que le dollar. Mais voilà que les violentes secousses financières provoquées par Donald Trump reposent la question : le roi Dollar va-t-il chuter de son trône ?
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