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Le Monténégro va extrader vers les Etats-Unis le spécialiste des cryptomonnaies sud-coréen Do Kwon, recherché également par la Corée du Sud pour la faillite d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars de sa société Terraform Labs, a annoncé, vendredi 27 décembre, le ministère de la justice monténégrin.

Le magnat de la crypto, de son vrai nom Kwon Do-hyung, avait été arrêté en mars 2023 à l’aéroport de Podgorica, la capitale monténégrine, lorsqu’il s’apprêtait à embarquer à destination de Dubaï, en possession d’un faux passeport costaricain. Avant son arrestation, il était en fuite depuis des mois, après avoir fui la Corée du Sud, puis Singapour, avant que son entreprise fasse faillite en 2022.

Son extradition a été réclamée à la fois par Séoul et Washington pour son rôle présumé dans une fraude liée à la faillite de son entreprise qui a anéanti environ 40 milliards de dollars (38 milliards d’euros) de valeur et ébranlé les marchés mondiaux de la cryptomonnaie.

Lire aussi : Do Kwon, le fondateur de la cryptomonnaie Terra, inculpé pour fraude par les Etats-Unis

Demandes « concurrentes » de la Corée du Sud et des Etats-Unis

Après une série de décisions de la justice monténégrine, approuvant puis annulant des demandes d’extradition, la Cour constitutionnelle du pays a levé mardi le dernier verrou. Elle a annoncé avoir rejeté l’appel de l’avocat de Do Kwon, contestant la décision de la Cour suprême qui avait jugé en septembre que les conditions étaient remplies pour une extradition de l’entrepreneur sud-coréen vers la Corée du Sud et les Etats-Unis, et laisser le ministre de la justice trancher sur les demandes « concurrentes » des deux pays.

« En ayant à l’esprit la décision de la Cour suprême, le ministère de la justice a pris en considération tous les faits et les circonstances », a expliqué le ministère dans son communiqué. Celui-ci énumère ainsi « des critères, tels que la gravité des faits criminels, le lieu des faits, l’ordre de dépôt de la demande [d’extradition], la citoyenneté de la personne recherchée, la possibilité d’une postérieure extradition vers un autre pays ».

Selon la Cour constitutionnelle, Do Kwon « a donné son accord à l’extradition » vers l’un ou l’autre pays, en contestant dans son appel uniquement des « irrégularités de procédure », balayées par cette haute instance. « Il n’a pas évoqué des conditions familiales (…) ou la séparation de la famille » en cas d’extradition vers l’un ou l’autre pays, et « c’est un des éléments qui (…) sera pris en compte lors de la décision sur le pays d’extradition », avait expliqué la Cour constitutionnelle.

Falsification de documents

Do Kwon avait été arrêté en compagnie de son directeur financier. Ce dernier a été extradé en février vers la Corée du Sud. Les deux hommes avaient aussi dans leurs bagages des passeports belges à des noms différents, d’après un tribunal local.

Le Monde Mémorable

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Avant d’être placé dans un centre pour les étrangers, afin d’y attendre la décision de la justice, Do Kwon a purgé une peine de quatre mois de prison pour falsification de documents.

La société de Do Kwon, formée en 2018, a développé les cryptomonnaies TerraUSD et Luna. Terra était présentée comme une cryptomonnaie stable (« stablecoin »), un dollar pour un terra, censée être moins volatile qu’une cryptomonnaie classique comme le bitcoin dont le cours fluctue au gré de l’offre et de la demande.

Mais contrairement aux plus grandes « stablecoins », sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.

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Le Monde avec AFP

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