Le 16 novembre 2015, dans la salle du Congrès du château de Versailles, l’ambiance est lourde. Trois jours après les attentats islamistes de Paris et de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), François Hollande convoque en urgence les parlementaires. Dans le vaste amphithéâtre de l’aile du Midi, le président de la République socialiste (2012-2017) livre un discours belliciste. « La France est en guerre », tonne-t-il devant les députés et les sénateurs. Face à la menace, le chef de l’Etat développe ce jour-là un vaste arsenal sécuritaire : état d’urgence, expulsion d’étrangers, déchéance de nationalité, intensification des frappes en Syrie… Le tournant sécuritaire de la gauche, entamé au début du quinquennat avec deux lois antiterroristes, est confirmé.
La salle se lève et applaudit à tout rompre. « Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à cette tragédie, témoigne au Monde Manuel Valls, premier ministre à l’époque (2014-2016). Cela reste un souvenir, un changement, un traumatisme. Avec une volonté de ne jamais oublier les victimes. » Principale préoccupation du pouvoir en place, endiguer la menace et maintenir l’unité nationale. « L’objectif des terroristes, c’était la guerre civile », rappelle le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj, alors frondeur au sein de son parti.
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